Huaraz, porte d’entrée de la Cordillera Blanca
Notre appel de la montagne nous fait partir à Huaraz, situé au nord du Pérou, qui sert de point de chute pour des treks dans la Cordillère Blanche – La Cordillère Blanche fait partie de la longue chaîne de montagnes des Andes.
Situé à 3,050 mètres d’altitude, Huaraz est un lieu mythique pour tous les randonneurs et les amateurs de trekking au Pérou.
C’est donc plein d’ambition que nous nous lançons dans un trajet de 10 heures de bus depuis Lima pour rejoindre Huaraz (alors normalement c’est 8 heures de bus mais nous avons mis 2 heures à quitter Lima – le Pérou jouait son premier match de Coupe du Monde ce matin là, ce qui explique le trafic encore plus chaotique que la normale).
Beaucoup de gens décident de faire ce trajet de nuit et arriver au matin à Huaraz (économie d’une nuit d’auberge). Nous avons préféré le faire de jour 1) car on préférait passer une nuit complète à 3,000 mètres d’altitude avant de faire quoi que ce soit et surtout commencer à s’acclimater à l’altitude et 2) on voulait en profiter pour faire l’article sur Lima et avancer sur le blog. Le trajet s’est très bien passé. Le bus était au top, les sièges super confortables et ils ont même diffusé des films pendant tout le trajet. Les paysages en arrivant sur Huaraz sont à couper le souffle. Nous avons bel et bien quitté la grosse ville urbaine.
Nous avons trouvé une super auberge située dans le centre de Huaraz (le centre ville n’est pas très grand) où cette fois nous avons décidé de prendre une chambre privée (mais salle de bain commune) étant donné que l’on allait y rester 6 nuits. Petite surprise à l’arrivée, on nous a donné une chambre avec une salle de bain privée car l’autre chambre n’était plus disponible, et ce, sans surcoût. Nous étions ravis ! Après une première semaine au Pérou, il était temps de faire nos premières lessives. Et grâce au super cadeau de nos copains de Chicago, nous avons utilisé notre super sac de lavage portable et hop, du linge tout propre qui pend au dessus de notre lit.
C’est parti pour 5 jours complets à Huaraz
La ville de Huaraz ne présente pas en soi un très grand intérêt touristique et nous avions lu que la ville était laide et sans charme. Figurez-vous qu’elle nous a beaucoup plu.
Alors oui, la ville est assez sale, les maisons sont représentées par de simples blocs de béton, il y a des chiens errants un peu partout, mais au delà de ça, la ville est pleine de charme.
Premièrement, elle est entourée de sommets enneigés et par beau temps (chose que nous avons eu pendant tout notre séjour à Huaraz), le panorama est absolument incroyable. Ensuite, sa Plaza de Armas (il semblerait que chaque ville au Pérou ait sa Plaza de Armas), beaucoup plus petite que celle de Lima évidemment, est pleine de charme et vivante à toute heure de la journée (sauf peut être pendant la siesta entre 14h et 16h). Il semblerait qu’elle serve de point de rdv pour beaucoup de locaux. Les marchands se rassemblent autour de la place pour vendre leurs produits en tout genre. Maider y a d’ailleurs trouvé son bonnet péruvien dont elle rêvait.
Son marché couvert nous a aussi beaucoup plu. Immense et un peu labyrinthique, on y trouve également de tout, et nous y avons acheté tous nos légumes (bien moins chers qu’en supermarché – merci à Maider qui parle espagnol car aucun marchand ici ne parle anglais).
Ah oui, quelque chose que nous avons remarqué et qui nous a quand même pas mal intrigué, le nombre de “casinos”, ou du moins, salles avec des machines à sous, un peu partout sur la rue principale (si quelqu’un connaît la raison, nous sommes preneurs car nous ne l’avons pas trouvée).
L’une des raisons principales pour laquelle nous sommes restés 5 jours à Huaraz, c’est pour s’acclimater. Il ne faut pas rigoler avec le mal des montagnes. Ce mal est généralement lié à une montée trop rapide en haute altitude, à l’absence d’acclimatation et à une sensibilité personnelle plus ou moins importante, qui ne dépend en rien de votre forme physique. Il peut entraîner un mal de tête constant, des nausées et des vomissements, de l’insomnie, une fatigue générale, ou encore des vertiges.
C’est pour ça qu’il est recommandé de faire des randonnées à la journée pendant quelques jours avant de se lancer dans un trek de plusieurs jours. Surtout quand on a vu que monter les marches jusqu’à notre chambre nous a épuisé le premier jour, on se dit qu’il y a du boulot !
Les ruines de Wilcahuain
Situées à 8km du centre de Huaraz, la randonnée pour les atteindre correspond à une première entrée en matière pour s’acclimater, avec seulement 300m de dénivelé. Ce site archéologique est constitué d’un musée et des ruines qui représentent des tombes de la civilisation Wari. Comme vous pouvez le voir sur la photo, les ruines sont plutôt bien conservées.
Le trajet pour arriver aux ruines nous fait traverser plusieurs villages, et beaucoup de chiens (Maider n’a jamais mis autant à l’épreuve sa peur pour les chiens).
Et nous offre quelques beaux panoramas sur la Cordillera Blanca.
Il est possible de faire le trajet retour en collectivo (vous savez, les fameux mini bus dont on vous parlait dans l’article sur Lima, où un mec crie le nom des destinations à travers une fenêtre – ou carrément la porte – ouverte) mais nous avons décidé de faire le retour à pied car nous nous sentions en pleine forme. Cette première randonnée s’est très bien passée. Maider a légèrement senti un petit mal de tête au début mais qui n’a pas duré (pas de frayeur!).
La Lagune de Wilcacocha
Deuxième randonnée d’acclimatation, une lagune située à 3700m d’altitude avec 600m de dénivelé.
Le début du sentier commence à environ 15 minutes de collectivo du centre. Cette fois, on ne peut pas y échapper, on tente l’expérience du collectivo. Expérience réussie. On se retrouve dans un minibus au milieu de pleins de péruviens (pas un touriste à l’horizon), Maider arrive à se faire comprendre sur notre destination souhaitée, et 4 mecs du bus nous préviennent au moment de nous déposer pour nous dire que c’est là qu’il faut descendre.
La première partie de la montée est assez raide mais on ne se laisse pas décourager.
Le reste de la montée à la lagune est assez tranquille et on traverse une nouvelle fois des petits villages (plutôt des habitations / fermes).
Un point que l’on a oublié de mentionner, les péruviens sont tout petits. Maider qui n’est pas très grande, dépasse la plupart des gens que l’on croise. Et alors vous imaginez bien que Matt passe pour un géant. Visiblement il ne passerait même pas la porte de certaines maisons…
C’est au bout d’1h30 que nous atteignons la lagune, où le vent et le froid se fond sentir (on ressort la polaire de ce pas).
Une vue spectaculaire sur la Cordillera Blanca nous y attend.
Après un petit pique nique sympathique (où encore une fois les chiens sont présents), on redescend tranquillement en 1 heure (les descentes se font bizarrement beaucoup plus rapidement 😉 ).
Deuxième randonnée = deuxième succès. Toujours pas de mal de tête en vue !
Lagune 69
Le départ de cette lagune est située à 2h30 de route depuis Huaraz.
Nous avons décidé de passer par une agence pour cette randonnée (comme conseillé dans pas mal de blogs que nous avons lu).
Le départ le matin est prévu à 5h. Ça pique ! Qui plus est, il fait – 5 degrés et vu que nous allons monter jusqu’à 4600m, nous avons prévu toute l’artillerie gants, bonnets, veste chaude.
Mais comme nous l’avons déjà constaté depuis notre arrivée, les péruviens et la ponctualité, ça fait deux. Après avoir récupéré des gens dans plusieurs auberges, nous sommes partis de Huaraz à 6h.
Au bout d’1h30 de route, arrêt petit déjeuner où nous en avons profité pour boire du maté de coca (infusion à base de feuille de coca – vieux remède pour combattre le mal de montagne et aussi connu pour donner de l’énergie) pour affronter notre randonnée qui commence à 3900 mètres et monte jusqu’à 4600 mètres.
Un peu avant d’arriver au départ de la randonnée, le bus fait une halte à la magnifique lagune de llanganuco histoire de prendre quelques photos.
Le départ de la randonnée se fait depuis les rives du beau lac de Llanganuco, au coeur du parc national Huascaran. Une fois arrivés au pied de la montagne, le guide et le chauffeur nous fixent une heure de retour, et ensuite c’est parti!
Nous sommes à peu près 20 personnes dans notre bus et deux autres bus sont présents. Tout le monde part plus ou moins en même temps, mais chacun monte ensuite à son rythme ce qui permet de nous séparer du reste du groupe assez rapidement.
Une première ascension en lacet nous amène à une petite lagune verte après avoir croisé une très belle cascade.
La deuxième partie fait un peu plus mal. L’ascension commence à se faire sentir. Notre respiration est de plus en plus dure en montant au sommet. Chaque pas se fait de plus en plus lourd. Nous avons l’impression (je pense même que ce n’est pas juste une impression) que nous avançons très lentement. Matt décide même de se mâcher de la feuille de coca pour l’aider à finir les derniers mètres.
Au final, nous avons effectué la montée en 2h30. Les 900m de dénivelé à plus de 4000m, c’est pas de la tarte ! Nous arrivons dans les premiers, ce qui nous laissera plus de temps à la lagune.
En haut, un spectacle absolument grandiose nous attend : un lac aux couleurs bleues turquoises entouré de glaciers. Ça nous donnerait presque envie de nous baigner s’il ne faisait pas aussi froid !
Après une heure de pause à la lagune et un pique nique bien mérité, nous redescendons tranquillement en 2 heures.
La descente se fait bien évidemment beaucoup plus facilement et nous permet de lever un peu plus souvent la tête et admirer le paysage magnifique qui s’offre à nous.
Le retour en bus était prévu à 15h30 / 16h. Les deux autres bus présents sur le site sont bel et bien partis à l’heure… Pas le notre.. Apparemment un mec de notre bus s’est blessé sur le chemin du retour et notre guide a du le ramener, on ne sait toujours pas vraiment comment. Toujours est-il que notre chauffeur est également parti à sa rescousse nous laissant le reste du groupe seul dans le bus sans aucune nouvelle. C’est à 17h que le guide réapparaît avec le chauffeur et le blessé. Plus de peur que de mal! Après avoir pris du retard, notre chauffeur Jésus a décidé de se transformer en Ari Vatanen et nous a fait un trajet retour sur Huaraz à une vitesse éclair. Heureusement que nous ne sommes pas malades en bus et que nous n’avons pas le vertige parce qu’il fallait presque s’accrocher! Doubler deux camions sur une route de montagne? Aucun problème, Jésus gère!
Nos deux derniers jours à Huaraz ont été synonymes de repos. Nous en avons profité pour travailler sur le blog, aller manger dans des bouis bouis locaux qui offrent des menus soupe + plat à 4 soles (1 euro!), faire nos courses pour le Trek de 4 jours à venir…
Et bien sûr, regarder le fameux match tant attendu FRANCE – PEROU. La ville de Huaraz avait installé un écran géant à côté de la Plaza de Armas. Fiers de la France pour leur victoire mais un peu triste pour le Pérou.