Trek Santa Cruz, 1er trek en autonomie
Distance: 54,5 km de trek sur 4 jours
Dénivelé positif total: 2460m
LE TREK DE SANTA CRUZ, C’EST QUOI?
Le Trek de Santa Cruz, situé au cœur du parc national Huascaran, traverse la Cordillère Blanche d’est en ouest. Il est connu pour être l’un des plus beaux treks du monde. Ce trek de 54 km et dont le point culminant se situe à 4750m d’altitude, s’effectue généralement sur 4 jours (même si certains le font sur 3 jours). Loin des villes et villages, ce trek permet un total dépaysement et offre un spectacle incroyable à nos yeux avec des paysages à couper le souffle. Pendant 4 jours, on traverse des plaines verdoyantes le long de ruisseaux nourris par des glaciers, des vallées entourées de sommets enneigés plus beaux les uns que les autres et où le soleil se reflète parfaitement, et avec comme compagnon de route essentiellement des vaches et des ânes (et même des alpacas si on est chanceux).
Pour effectuer ce trek, il existe deux options:
1) le faire en autonomie (ce qu’on a fait) c’est à dire partir avec son sac à dos, et apporter tout son propre matériel de camping et sa nourriture.
2) passer par une agence et partir en groupe avec un guide. Le matériel de camping ainsi que la nourriture sont fournis par l’agence et le tout est porté par des mules pendant le trajet.
Réaliser ce premier trek en autonomie c’était pour nous un vrai challenge. Car ni l’un ni l’autre n’avaient effectué de trek en solo auparavant. Après avoir lu plusieurs blogs de gens qui l’ont fait en autonomie, on s’est dit qu’on se sentait capable de le faire et on a donc décidé de se lancer dans cette première expérience absolument incroyable.
Partir 4 jours, ça demande de la préparation. En effet, il a fallu que l’on prépare nos sacs et amener de quoi se nourrir pendant 4 jours. Encore une fois, la lecture de blogs nous a beaucoup aidés. Notre dernier jour de repos à Huaraz a été consacré à la préparation du sac et des courses.
Sans rentrer dans trop de détails, on a amené avec nous le strict nécessaire en termes de vêtements (sachant que nous n’allions pas nous doucher pendant 4 jours) mais en prenant avec nous absolument tout ce qu’on avait de plus chaud (et vous le verrez plus bas, ça n’a pas été assez pour Maider) et tout notre matos de camping. Pour la nourriture, on a suivi les conseils de Bloggeurs et avons opté pour un mélange d’avoine au chocolat et lait en poudre pour le petit déjeuner (très nourrissant mais alors chaque matin c’était la torture pour le faire avaler à Maider), des sandwichs au jambon et fromage + œuf dur pour le midi, et pour le soir (notre repas préféré), des nouilles instantanées mélangées dans de la soupe instantanée. Ce mélange faisait peur à Matt avant de partir mais il nous a vite conquis (surtout le premier soir où nous avons vite réalisé que les nuits seraient froides et que ce mélange nous permettrait de nous réchauffer). Puis quelques snacks (amandes, raisins, barres de céréales, etc). Après 4 jours de trek, nous sommes fiers de dire que nous avons fini quasiment tout ce que nous avons amené (sauf bien sûr le mélange d’avoine – il va falloir penser à améliorer notre recette sinon Maider ne va jamais pouvoir en remanger sans avoir envie de vomir).
JOUR 1 : VAQUERIA – PARIA
(en vrai, on est monté 4.2 km plus haut que Paria et 500m de dénivelé positif en plus – il nous paraît important de le mentionner 🙂 )
4h30 de marche sur la journée.
1000m de dénivelé positif et 500m de dénivelé négatif.
14.7 km sur la journée.
Levés 4h du matin, c’est parti, on prend un premier collectivo à 5h pour Yungay, situé à 1 heure de route de Huaraz.
Arrivés à Yungay, changement de collectivo cette fois pour rejoindre le village (en vrai y a clairement 2 maisons, donc même pas sûr qu’il s’agisse d’un village) de Vaqueria, situé à 3 heures de route de Yungay, et qui nous servira de départ pour le trek. Dans ce collectivo, uniquement des gens comme nous qui vont faire le trek en solo. Vu qu’on remplit assez vite le collectivo, pas le choix, les sacs doivent être mis sur le toit du bus. Ni une ni deux, notre chauffeur nous accrochent les sacs sur le toit (on garde seulement celui de Maider sur nos genoux).
Le trajet entre Yungay et Vaqueria se fait sur une route sinueuse et surplombe des paysages magnifiques. La première partie de la route est la même que celle que nous avons emprunté pour aller à la lagune 69.
C’est à 10h que nous arrivons à Vaqueria. Et hop c’est parti, départ pour le début du trek.
Nous commençons par une descente rapide et plutôt simple jusqu’au fleuve en contrebas. Nous traversons ensuite plusieurs petits villages jusqu’à rejoindre le “check point” qui est l’entrée du parc où l’on s’enregistre.
Petite anecdote, on attire toujours autant les chiens, à tel point qu’il y en a un qui nous a suivi pendant au moins 2 heures et qu’il a fallu attendre qu’on se pose déjeuner pour qu’il nous lâche. Décidément…
Bref, à partir du check point, c’est en 3 heures que nous rejoignons Paria, à 3840m d’altitude, qui est censé être la fin de la première étape du trek et possède un camping.
On regarde l’heure, il n’est que 13h, on se sent en pleine forme et on décide alors d’essayer d’avancer encore un peu car on voit sur la carte qu’il y a un autre camping un peu plus haut mais qui n’est pas un camping officiel du trek. Le but étant de s’avancer au maximum pour raccourcir la journée du lendemain qui est censée être la plus difficile avec le passage du col de Punta Union à 4750m.
La carte nous prévoit une heure de trajet jusqu’au camping et seulement 3km. Alors soit la fatigue commence à se faire ressentir et on devient de plus en plus lent, soit la carte n’est pas juste. C’est au bout d’1h30, 4.2km et 500m de dénivelé positif que nous arrivons enfin au camping, fatigués mais hyper contents d’avoir ça en moins à faire le lendemain. C’est donc à 4200m, tout fiers, et entourés d’un paysage époustouflant, que nous montons la tente pour notre première nuit, sans se douter une seconde que nous allons avoir hyper froid !
En effet, être entourés de montagnes c’est magnifique, mais ça veut aussi dire que le soleil se couche assez vite. A 16h35, plus de soleil.
La tente est montée, nos affaires rangées, plus grand chose à faire. Et là, en quelques minutes, le froid commence à se faire ressentir. En sachant qu’il fait nuit vite après 18h, et surtout parce qu’on commence à se les peler sévère, on se fait notre premier dîner à 17h30 et c’est avec toute notre artillerie (gants, bonnets, shoftshell), que nous avalons notre première soupe.
A 18h, le froid se faisant bien trop ressentir, on rentre dans la tente et de là commence la pire nuit du trek. On se couche vite après 19h (on rappelle qu’on s’est levé à 4h du matin et qu’on s’est tapé 15 bornes dans la journée) en espérant vite s’endormir. Si seulement… Maider a tellement froid que la meilleure solution qui nous vient (en vrai c’est Matt qui y a pensé), c’est de se mettre à deux dans un sac de couchage. Et c’est clairement ce qui a sauvé la nuit de Maider. On a réussi à se réchauffer et dormir quelques heures avant d’attaquer la grosse journée du lendemain.
JOUR 2 : PARIA-PUNTA UNION-TAULLIPAMPA
3h50 de marche sur la journée.
600m de dénivelé positif et 690m de dénivelé négatif.
8.6 km sur la journée.
Passage du col de Punta Union à 4750m.
Après une nuit mouvementée, Maider n’a qu’une hâte, sortir de la tente et se réchauffer en commençant à marcher. En plus du froid, Maider a choppé la crève juste avant de commencer le trek, alors forcément ça n’aide pas. A la sortie de la tente, on découvre qu’il a vraiment fait froid dans la nuit : il y a du gel sur la tente, et la bouteille d’eau que nos voisins de tente avaient laissé dehors pendant la nuit a gelé… Il est 7h30 quand nous tentons, malgré le froid, de se préparer, petit déjeuner et démonter la tente. Comme on vous le disait, on avait préparé une mixture d’avoine au chocolat avec du lait en poudre. Assez excités de goûter ça pour notre premier petit déjeuner, Maider a très vite déchanté, la mixture n’a quasiment pas de goût, et n’est en rien appétissante. Heureusement, le maté de coca était là pour nous réchauffer et nous donner de l’énergie pour la journée à venir.
Le soleil nous réchauffe enfin vers 8h15 et bizarrement tout se fait beaucoup plus vite quand on n’est plus frigorifié.
Départ pour le deuxième jour de randonnée à 8h45.
Très vite après le départ, on commence la montée vers le col.
Encore une fois, on se dit qu’on a bien fait de continuer 1h30 de plus la veille (même si cela a coûté une nuit blanche à Maider). La montée est assez raide alors on décide de faire plusieurs pauses, boire de l’eau, prendre des snacks, et au final, c’est sans trop de difficulté que nous atteignons le sommet à 4750m, hyper fiers de nous. On ne dit pas que la montée a été facile, mais après tout ce qu’on avait lu, on s’attendait à bien pire. On pense réellement que les 500m de dénivelé positif que nous avons fait la veille y sont pour quelque chose.
Arrivés en haut, on se sent tellement puissants. Tellement heureux d’être arrivés au sommet et de se dire qu’à partir de là, c’est pratiquement que de la descente. La vue est à couper le souffle.
Photo obligatoire avec le panneau indiquant le passage du col, et nous entamons ensuite la descente avant de se poser tranquillement un peu plus bas pour déjeuner.
Plusieurs mules nous dépassent pendant la descente. Elles transportent tout le matériel dont on vous parlait plus haut pour les groupes. Ça fait honnêtement mal au cœur de voir ces bêtes porter des sacs énormes et on se dit qu’on est bien contents d’avoir décidé de faire le trek en solo.
Après une descente rapide, nous arrivons au camping Taullipampa à 4250m en tout début d’après midi.
Matt nous trouve un super emplacement pour la tente, à l’abri du vent, et loin des groupes.
Une soirée et une nuit un peu moins froide que la précédente, ce qui permettra de dormir chacun dans son sac de couchage (quand même bien plus confortable) et de rattraper un peu le manque de sommeil.
JOUR 3: TAULLIPAMPA – LAGUNA ARHUAYCOCHA – LLAMACORAL
6h00 de marche dans la journée
300m de dénivelé positif et 600m de dénivelé négatif.
22km sur la journée.
Un réveil difficile pour Maider dont la crève ne fait qu’empirer. Gros mal de crâne et mal de gorge se font sentir et une température extérieure assez fraîche qui n’aide pas vraiment. MAIS c’est avec un mental d’acier qu’on entame cette troisième journée qui sera la plus longue du trek.
Après une nouvelle ration de notre mixture à l’avoine (toujours une épreuve pour Maider) nous repartons direction un mirador qui offre de très beaux points de vues sur les montagnes.
C’est d’ailleurs l’une de ces montagnes que Paramount a choisi pour son logo, le sommet Artesonraju.
Une fois au mirador, il est possible de marcher 3km pour rejoindre une lagune apparament très belle, la lagune Arhuaycocha. Maider s’étant réchauffée et de bien meilleure humeur qu’au réveil, on décide de s’y aventurer. Ce serait bête de louper ça. C’est donc 3km plus loin et après 300m de dénivelé positif que nous atteignons la lagune.
Malgré les nuages, l’endroit est sublime. La lagune, bleue turquoise, est entourée de hauts sommets enneigés.
Il y a même un glacier qui plonge dans cette eau pure, donnant un paysage magnifique.
En redescendant, petite pause pique nique au dessus d’une grande plaine aride où nous allons ensuite marcher pendant plusieurs kilomètres. Cette partie n’est pas super fun. Entre pierre et zones très sableuses, on commence à compter les kilomètres avant l’arrivée au dernier camping.
Après ça, le paysage redevient splendide et on traverse deux lagunes avant d’arriver sur une plaine qui longe un ruisseau où nous allons passer notre dernière nuit.
On découvre avec joie qu’il y a un vendeur de bières et snacks sur ce dernier camping. Et malgré le prix exorbitant de la bière, on craque, on s’en achète une qu’on savourera après ces 21km de marche dans la journée.
Et pour cette dernière nuit, Matt nous a encore trouvé un super spot à l’abri du vent pour la tente et la température est bien meilleure que les deux nuits précédentes (faut dire qu’on est descendu à 3600m d’altitude contre 4200m les deux autres nuits).
Le ciel étant clair, c’est une dernière soirée pleine d’étoiles et une lune magnifique qui nous attend.
JOUR 4 : LLAMACORAL – CASHAPAMPA -HUARAZ
2h40 de marche sur la journée.
1109m dénivelé négatif et 300m de dénivelé positif
9.2 km sur la journée.
Dernier réveil du trek. Super nuit pour tous les deux. Il a définitivement fait plus chaud que les deux nuits précédentes. C’est donc en pleine forme (enfin presque, les ampoules aux pieds commencent à se faire sentir) que nous allons entamer cette dernière journée. Étant donné que nous avons moins de 3 heures de marche aujourd’hui, nous décidons de zapper la mixture d’avoine pour le petit déjeuner et de juste manger une barre de céréales.
La première partie est très sympa. On longe toujours des ruisseaux et passons plusieurs cascades magnifiques.
Nous avons quasiment que de la descente jusqu’au village de Cashapampa. La deuxième partie est raide et fatigante. La descente se fait sur des pierres qui glissent et nos pieds ont hâtent d’arriver. 20 minutes avant d’arriver, on croise un guide avec des mules qui nous prévient que l’arrivée est très proche.
C’est donc après 2h45 de marche que nous arrivons au village de Cashapampa. Creuvés mais tellement heureux et fiers d’avoir fait ce trek ensemble. Ça restera une expérience inoubliable de notre tour du monde !
C’est après 2 collectivos que nous arrivons à Huaraz en début d’après midi, heureux de retrouver un lit. Et pour notre dernière soirée à Huaraz, c’est de chips, Inca Cola et Netflix dont nous avons envie.
Une dernière journée repos le lendemain à Huaraz avant de prendre un bus de nuit pour retourner à Lima.