Cusco et la Vallée Sacrée
Après une dernière journée à Arequipa à travailler sur le blog, flâner une dernière fois dans les rues de la ville blanche ET faire un peu de shopping (ça y est, nous avons craqué et nous nous sommes achetés deux pull Péruviens), nous avons pris un bus de nuit pour rejoindre Cusco.
Cusco, le “nombril du monde”
11h de bus plus tard, nous voici arrivés à Cusco, ancienne capitale de l’empire Inca, située à 3360m d’altitude et qui signifie le “nombril du monde” en Quechua. En effet, au temps Inca, Cusco était la ville la plus importante : le nombril du monde. Les Incas en avait fait la capitale économique et politique de leur empire. Sa richesse architecturale, culturelle ou encore gastronomique lui ont permis d’être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. La ville représente aujourd’hui un mélange entre vestiges Incas et édifices coloniaux.
La ville de Cusco est, on le sait, la ville la plus touristique au Pérou. Et on le sent dès notre arrivée au terminal terrestre. Des gens nous sautent dessus pour nous vendre des tours au Machu Picchu, dans la vallée sacrée etc. Dans la ville, on voit énormément de touristes. Ça fait bizarre après notre trek en solo dans le Canyon del Colca où on se sentait un peu seuls au monde…
Cusco va nous servir de point de chute pour les dix prochain jours avec la vallée sacrée, le trek du Choquequirao et le Machu Picchu. Mais avant tout ça, nous sommes partis à la découverte de la ville.
Étant arrivés de bonne heure avec le bus de nuit, nous sommes partis déposer nos affaires à l’auberge et nous nous sommes ensuite dirigés vers notre coin préféré dans chaque ville: le marché local. Le plus grand marché de Cusco est le marché de San Pedro. Petite anecdote, le marché a été dessiné par Gustave Eiffel (tout comme le marché d’Arequipa).
Comme tous les marchés que nous visitons depuis que nous sommes au Pérou, nous sommes captivés par son effervescence, même un dimanche matin à 8h30. Stands de souvenirs, grigris vaudous, viandes, jus de fruits frais, friandises et vêtements, encore une fois, on y trouve de TOUT.
On craque pour un jus de fruit frais. Il faut dire qu’à chaque fois, c’est un délice.
Après la visite du marché, nous nous dirigeons vers la fameuse Plaza de Armas, quand nous remarquons un étrange rassemblement. Il y a un tas de monde autour de la place, mais aussi autour des églises et on voit l‘armée défiler.
Nous apprenons par la suite que tous les dimanches, les habitants de Cusco célèbrent le hissage du drapeau péruvien et du drapeau Quechua aux couleurs de l’arc en ciel. Ce qui ramène un monde fou dans la ville pour célébrer toute la journée !
La Plaza de Armas, avec son architecture coloniale et son impressionnante église, encore une fois ne déçoit pas. Comme toutes celles qu’on a vu, elle représente le cœur de la ville, avec pleins de restaurants, bars, magasins qui la rendent vivante et animée.
Pour en apprendre encore plus sur l’histoire de la ville et des Incas, nous décidons de faire un Free Walking Tour, comme nous avons fait à Arequipa. Nous nous balladons d’abord autour de la Plaza de Armas avant de nous enfoncer dans les petites ruelles charmantes de Cusco.
Comme on l’a mentionné plus haut, Cusco a été la capitale des incas pendant leur règne, elle était le cœur de cette civilisation présente dans 6 pays : la Colombie, l’Equateur, le Pérou, la Bolivie, l’Argentine et le Chili.
Quand l‘Espagne a colonisé la ville, celle-ci a été détruite à plus de 80%. Même si aujourd’hui les rues de Cusco témoignent de son passé colonial, les traces incas sont toujours présentes. Pleins de bâtiments sont construits sur des fondations incas.
Petite pause dans un ancien temple où nous avons rendu visite à des lamas et alpacas.
La visite se termine dans le quartier de San Blas, le charmant quartier des artistes de Cusco.
En chemin, nous sommes passés par une rue emblématique du talent inca pour les constructions. Son mur est formé par des pierres toutes différentes les unes des autres. Nous sommes fascinés par le talent des bâtisseurs incas qui empilaient les pierres avec une exactitude remarquable. Tous les angles sont taillés pour s’imbriquer parfaitement les uns dans les autres.
On voit d’ailleurs la différence entre le travail fait par les Incas (au milieu sur la photo), celui fait pas les espagnols pendant la colonisation (à droite sur la photo), et celui fait par les péruviens aujourd’hui (à gauche sur la photo)…
La fin du tour se fait au marché local de San Blas, beaucoup plus petit que celui de San Pedro, mais avec tout autant de charme.
Le marché est connu pour ses fameux sandwichs Machu Picchu, composés d’avocat, concombre, tomate, basilic, poulet, œuf et fromage. Nous en avons bien évidemment profité pour le goûter… Et on approuve ! Un délice !
Le reste de l’après midi, nous l’avons passé à déambuler dans les petites ruelles du quartier de San Blas (c’est d’ailleurs ici qu’est notre auberge), définitivement notre quartier préféré de Cusco, avec ses rues pavées, ses petits restaurants ou encore ses vendeurs ambulants.
Se situant un peu dans les hauteurs de la ville, il offre un panorama magnifique sur la ville. Et il est aussi beaucoup plus calme et un peu moins touristique que le centre historique.
Vallée Sacrée, berceau de l’empire Inca
Elle s’étend de Pisac à Ollantaytambo, elle est un lieu incontournable dans la région et offre une expérience mystique et chargée d’histoire.
Nous avions prévu de commencer par Pisac puis deuxième journée Ollantaytambo, Moray et Maras. Le match de la France en aura décidé autrement. Nous avons donc fait d’abord sur une journée entière les sites de Ollantaytambo, Moray et Maras, puis sur une deuxième journée Pisac (qui a été combinée avec le visionnage du match France – Belgique – décidément cette coupe du monde nous fait revoir et adapter notre itinéraire 😉 ).
Ollantaytambo
C’est après 1h30 de bus depuis Cusco que nous arrivons à Ollantaytambo. Ce beau village à presque 100 km au nord de Cusco fut l’une des grandes forteresses de l’Empire Inca. La forteresse est l’une des dernières forteresses incas à avoir résister à l’invasion espagnole après la chute de Cusco.
Pour y accéder, il faut monter plus de 260 marches, le tout à 2850 mètres.
Mais au sommet, c’est un magnifique spectacle qui nous attend. La vue sur la ville et les montagnes environnantes est splendide.
L’édifice est gigantesque et super bien conservé. Le site d’Ollantaytambo est très impressionnant avec ses terrasses parfaitement agencées et ses murs de pierres géantes taillées à la perfection (comme celles que l’on a vu dans le centre de Cusco).
Par contre, nous ne sommes pas les seuls à visiter le site. C’est la première fois en trois semaines que nous voyons autant de touristes. En même temps, comme on l’a dit, Cusco est la ville la plusieurs touristique du pays et compte environ 3.5 millions de visiteurs par an pour une ville de seulement 430,000 habitants. Donc on comprend pourquoi on voit autant de touristes ;).
Après la visite du site de Ollantaytambo, c’est parti pour la visite des sites de Moray et Maras. Nous avons négocié un taxi pour 2 heures pour combiner les deux sites, avec deux français Anne-Sophie et Julien que nous avons rencontré dans un collectivo entre Ollantaytambo et Urubamba. Ils font eux aussi un tour du monde d’un an et en sont presque à la fin de leur voyage (leur blog https://partispouruntour.wordpress.com/). Une très belle rencontre.
Maras
Maras est célèbre pour ses salines dans la montagne. Les salines de Maras sont impressionnantes. Il est complètement surréaliste de trouver des marais salins en terrasse au milieu des montagnes, à plus de 3000m d’altitude.
Et encore plus impressionnant de savoir qu’elles datent d’avant l’époque inca et qu’elles fonctionnent toujours.
Le tour à travers les salines est plutôt sympa. Il nous permet de vraiment nous rendre compte de l’immensité du lieu (près de 4000 salines au total).
Moray
Situé à quelques kilomètres de Maras, le site archéologique de Moray ressemble à un amphithéâtre, mais est en réalité un lieu d’expérimentation et centre de recherche agricole qui a servi à l’empire Inca.
En effet, il permettait de faire des essais de culture de différentes sortes de maïs et pommes de terres. Chaque terrasse a des températures différentes ce qui permettaient de cultiver des espèces différentes.
Le lieu est vraiment unique, de par sa beauté et le génie des incas.
Pisac
Après un réveil très tôt (on voulait être de retour à temps pour le match), nous voilà partis en collectivo à Pisac, petit village situé à 1h de Cusco.
Pour monter au site archéologique de Pisac, deux options : soit on monte à pied soit on prend un taxi. Vous imaginez bien que nous sommes montés à pied.
Maider avait promis à Matt des jours de repos à Cusco et en fait on continue à faire des randos.
Mais en même temps, être le plus loin possible des agences et des groupes, c’est ce qu’on recherche. Parce que la tranquillité à Cusco elle est difficile à trouver. Bah figurez vous que nous n’avons croisé personne sur la montée. En haut par contre nous voyons tous les bus débarquer et on se rend compte qu’ils ne descendent même pas jusqu’en bas des ruines. Nous sommes donc tranquilles pour la descente :).
A Pisac, on retrouve des terrasses en culture toujours aussi impressionnantes.
Nous réalisons encore l’ingéniosité des constructeurs incas. Le site est encore super bien conservé.
Et offre des points de vue magnifiques.
Finissant la rando en 3 heures, nous avons le temps de rentrer à Cusco et nous trouver un bar pour regarder le match. C’est dans un sports bar à l’américaine que nous nous posons et que nous craquons pour un gros burger (très bon). C’est entouré de plein de français que nous regardons le match, et nous tombons même sur Anne Sophie et Julien avec qui nous avions passé l’aprem la veille. Et c’est ensemble que nous regardons les bleus gagner la demi finale et accéder à la finale.
Pour notre dernière journée à Cusco, nous avions prévu repos + courses pour le trek du Choquequirao, mais la santé de Matt et la météo en auront voulu autrement. En effet, Matt a été malade toute la journée, une bonne petite turista pour monsieur qui s’est laissé tenter par la salade servie avec le burger (comme quoi, être toujours vigilent); ET de la pluie est prévue pour les prochains jours sur le chemin du trek + du froid. Ce qui nous a donc découragé à le faire car il s’agissait quand même de 8 jours de trek au total. Après avoir discuté avec des Péruviens, ils sont surpris d’avoir de la pluie à cette periode de l’année car normalement nous sommes dans la saison sèche… Encore une conséquence du changement climatique... On s’adapte, et on ira donc au Machu Picchu plus tôt que prévu ET on pourra regarder le match final de la coupe du monde. Un mal pour un bien 😉