Machu Picchu – un rêve devenu réalité
C’est donc plus tôt que prévu que nous partons au Machu Picchu et directement depuis Cusco. On pensait au début pouvoir acheter nos billets d’entrée directement là bas, mais après avoir discuté avec nos amis français qui partaient avant nous, il était indispensable de les acheter à Cusco avant de partir, et au moins deux jours avant. Ils vendent 2500 places pour chaque matinée et 2500 pour chaque après midi, au total 5000 par jour. Nous sommes allés les acheter un mercredi matin pour le vendredi et seulement le vendredi aprem était disponible. Tout le reste était déjà vendu. On espérait au début acheter des places pour le matin, mais après lecture de blogs, il est conseillé d’y aller l’aprem parce qu’il y a beaucoup moins de monde. Le matin, le chemin montant au Machu est bloqué au niveau d’un pont en bas. Ils ouvrent le pont pour les piétons aux alentours de 5h et pour les bus à 5h30. Les gens commencent à faire la queue à partir de 4h30 pour espérer être les premiers en haut et arriver avant les bus. Et comme beaucoup de gens ne souhaitent passer qu’une seule nuit sur place (les hôtels et auberges à Aguas Calientes sont hyper chers), ils veulent tous y aller le matin pour pouvoir repartir sur Cusco l’après-midi. Si on peut s’éviter un réveil à 3h et en plus avoir moins de monde, on n’a pas hésité longtemps…
Pour rejoindre le village en bas du Machu Picchu appelé Aguas Calientes, c’est pas une mince affaire. Tout d’abord, il faut savoir qu’il est impossible de rejoindre Aguas Calientes par la route.
Pour y arriver depuis Cusco, il existe deux solutions :
- Par le train, depuis Cusco, en 4h seulement mais il faut compter autour de 100 euros…
- Par la route jusqu’à Hydrolectrica (6h de bus direct depuis Cusco en minibus OU 9h de trajet si on prend les transports locaux en prenant 2 bus différents + taxi) qui, comme son nom l’indique, n’est pas une ville mais juste une station hydro électrique d’où il est ensuite possible de prendre soit un train pour Aguas Calientes qui coûte encore un bras soit marcher 2h30 le long des rails (vous imaginez quel a été notre choix étant avec un budget serré)…
Les minibus qui font Cusco – Hydroelectrica direct sont en général des minibus d’agences. Encore une fois, après lecture de blogs, on lit qu’il est possible de négocier avec des agences de payer seulement le transport jusqu’à Hydroelectrica sans avoir à prendre tout leur package bus + hôtel + repas.
Nous voilà partis à la rencontre de plusieurs agences pour comparer les prix (il y en a littéralement à chaque coin de rue à Cusco). La négociation est plus facile en espagnol donc Maider est à fond. On trouve une agence qui nous semble pas mal, on vérifie auprès de l’office de tourisme qu’elle soit bien agréé (oui parce que sur les centaines d’agences à Cusco, seulement une dizaine sont réellement agréés). Tout est OK, c’est parti, on réserve le transport aller retour Cusco – Hydroelectrica pour le lendemain. Il s’avère que ça nous coûte moins cher que de tout faire en transports locaux (et moins long)…
Ce sera donc un départ à 7h40 (initialement prévu à 7h mais encore une fois il faut rajouter au moins 30 minutes de retard péruvien) depuis Cusco en minibus avec d’autres gens qui ont fait comme nous et d’autres qui ont le package complet avec une agence. Deux arrêts en chemin pour petit dej et dej. Au premier arrêt, le chauffeur nous prévient 3 fois que la route à partir de maintenant est assez dangereuse et qu’il faut le prévenir assez tôt si on ne se sent pas bien pour qu’il puisse trouver un endroit où s’arrêter. Et juste avant de partir, il embrasse ses statuettes de Jésus accrochées au rétroviseur et nous fait un petit signe de croix. On ne sait pas si on doit être rassuré ou si au contraire on devrait avoir peur.
La première partie de la route est certes sinueuse mais goudronnée donc on va avouer que c’est certainement la route de montagne la mieux que l’on ai eu depuis notre arrivée au Pérou. Et en plus, la vue est magnifique.
On ne comprend pas trop pourquoi le chauffeur a essayé de nous faire peur…
C’est en arrivant sur la deuxième partie de la route que nous comprenons… La route est hyper étroite, on croise des voitures quand on penserait qu’une seule à la fois pourrait passer… On est au bord du précipice d’un côté et collé à des falaises de l’autre. Il ne faut pas avoir peur du vide, ET faire confiance à son chauffeur.
On se concentre sur les paysages magnifiques qui s’offrent à nous et tout se passe bien (on ferme un peu les yeux des fois quand même).
C’est autour de 14h30 / 14h45 que nous arrivons à Hydroelectrica et là c’est le choc… Des dizaines voir vingtaines de minibus alignés, pleins de gens qui s’apprêtent à prendre le train pour Aguas Calientes et d’autres qui s’apprêtent à longer les rails du train (comme nous). On se dit que ça y est, nous ne sommes plus très loin du Machu Picchu quand on voit tout ce monde. Ça fait presque peur...
Un petit coup de motivation et la rencontre avec deux couples de français dont un qui fait aussi un tour du monde, et c’est parti, nous voilà partis pour 2h30 de marche le long des rails.
Il fait chaud, humide, il y a énormément de monde, on marche presque en file indienne selon certains endroits, mais on se dit qu’on économise une vingtaine d’euros.
Le chemin n’est pas compliqué “il suffit de suivre les rails du train” qu’ils disaient… Bah nous, 6 français au total, on arrive à se retrouver au milieu de fougères, sortis du chemin, à se demander si on est au bon endroit (après seulement 10 minutes de marche)… A trop discuter, on a loupé un panneau qui nous disait de tourner et on s’est retrouvé dans un cul de sac... On avait pourtant suivi les rails… Mais pas les bonnes…
Et bien sûr, parce que se tromper qu’une fois ce n’est pas assez drôle, nous avons loupé l’entrée du camping avant d’arriver à Aguas Calientes. En effet, nous avons décidé de camper plutôt que de dormir en auberge. Bien moins cher! Les auberges du village d’Aguas Calientes sont définitivement les plus chères que l’on ai vu au Pérou. Et comme on ne faisait plus le trek du Choquequirao on s’est dit qu’on pouvait quand même camper deux nuits et être loin de la foule (au moins pour deux nuits). En plus, le camping est situé avant la ville donc pas besoin d’aller jusqu’où les 5000 personnes par jour vont se réfugier, ET il est situé juste à côté de l’entrée qui monte au Machu Picchu.
On aperçoit même un bout des ruines depuis le camping. Si ça c’est pas la classe !
Après l’excitation de l’arrivée passée, et l’installation de la tente, Maider commence à ne pas se sentir bien du tout… A son tour d’être malade, sauf que pour elle, c’est par le haut ET par le bas que ça se passe. Pas très drôle quand on s’apprête à camper deux soirs, et monter 400m de dénivelé pour monter au Machu Picchu le lendemain. Après une nuit d’enfer pour Maider, on se dit qu’on est bien content d’avoir pris des billets pour l’après midi parce qu’elle aurait été incapable de se lever tôt et faire la montée à 5h du matin. Après s’être bien vidée la veille et pendant la nuit, pas le choix il faut avaler le mélange d’avoine pour avoir un minimum de force pour la journée.
Mais cette fois, nous avons amélioré la recette. Nous avons rajouté du chocolat en poudre et de la noix de coco en poudre. Bien meilleur !! (Bon assez dur à manger quand même quand on est malade …).
C’est vers 11h que nous entamons la montée pour le Machu Picchu. Là encore, possibilité de prendre le bus qui monte en une vingtaine de minutes mais qui coûte 12 euros. Mais on ne lâche rien, même si on est malade (oui, parce que Matt était toujours un peu malade…), c’est parti pour la montée. La montée n’est pas évidente, surtout quand on a pas grand chose dans le ventre, ce sont que des marches (1800 au total), toutes inégales, on croise beaucoup de gens qui descendent et c’est au bout de 50 minutes que nous arrivons en haut, essoufflés..
Encore une fois, le choc en voyant le monde au sommet et la queue pour rentrer. On se demande vraiment si le matin il y a plus de monde (la réponse plus bas). Ça nous paraît impossible.
On avait lu qu’il était conseillé de prendre un guide pour la visite du site car il n’y a absolument aucune explication sur place. Devant l’entrée, ce sont les guides qui cherchent des clients, donc pas difficile d’en trouver un. On hésite encore un peu avant d’en prendre un car quand on voit la taille des groupes avec les guides et ça nous fait peur. Mais on a été super chanceux. Notre guide n’a trouvé que 3 personnes au total pour le tour, nous et une allemande.
Il y a définitivement moins de monde que le matin il nous dit. C’est donc super contents que nous commençons la visite du tant attendu Machu Picchu. Le guide arrive à nous faufiler dans des endroits pour éviter la foule et c’est top.
Il nous monte sur la partie la plus haute du site pour admirer le site depuis le point le plus haut et bien évidemment prendre LES photos qui prouvent que nous avons bien été au Machu Picchu.
Sans preuve, comment les gens vont nous croire ? 😉 .
Et là, on doit bien avouer (surtout Maider) que le guide prend de supers photos ! Il doit bien évidemment avoir l’habitude.
Pendant 2h de visite, le guide nous explique la construction du site, combien de gens ont habité sur les lieux, comment ils vivaient, etc. Super intéressant. On est vraiment ravi d’avoir pris un guide sinon on aurait loupé pleins d’explications.
La beauté des lieux nous fait oublier le monde autour.
Nous sommes vraiment subjugués par le talent des incas et par cette merveille humaine.
Et nous nous sentons chanceux de pouvoir marcher au milieu du site quand le guide nous annonce que c’est officiel, le site va bientôt fermer. Et effet, le gouvernement a décidé de construire une plate-forme à côté du site où les gens pourront venir, prendre leurs photos et partir. Il ne sera plus possible de visiter le Machu Picchu comme nous l’avons fait c’est-à-dire se promener au sein du site et l’explorer pendant plusieurs heures. C’est la seule façon aujourd’hui de pouvoir protéger le site. On se dit qu’il est triste d’en arriver là mais quand on sait qu’il y a 5000 personnes par jour qui visitent le site, on comprend qu’à force, nous sommes gentiment en train de le détruire.
Après la visite guidée, on se pose quelques instants dans un endroit isolé (oui oui il est possible d’en trouver malgré le monde) pour admirer une dernière fois les lieux. Le site s’est bien vidé depuis notre arrivée. En arrivant à midi, nous sommes arrivés quand les gens du matin terminaient leur visite. A 15h le site est beaucoup plus vide et ça lui donne beaucoup plus de charme !
C’est donc ravis d’avoir pu voir l’une des 7 nouvelles merveilles du monde, que nous redescendons au camping sans oublier de se faire tamponner notre passeport avec le tampon Machu Picchu.
Maider commence à se sentir mieux et nous passons une dernière belle soirée au camping en compagnie d’une famille d’Allemands qui passent 7 semaines au Pérou à faire des treks.
Après une dernière nuit à bien dormir (plus personne malade), nous nous posons une dernière fois manger notre mixture d’avoine pour le petit déjeuner et c’est en fin de matinée que nous entamons nos 2h30 de marche pour rejoindre Hydroelectrica d’où nous avons notre bus retour pour Cusco.
L’arrivée à Hydroelectrica se fait en fanfare. Encore une fois, le lieu est noir de monde. Et les mecs des agences crient le nom de leur agence et le nom des gens qu’ils ont dans leur bus. Un vrai bordel. On se demande pourquoi avec les années, ils n’ont pas mis d’autres systèmes en place, genre des panneaux devant leur bus. Comme ça, ce sont les gens qui viennent à eux et pas le contraire. Mais bon, nous constatons que les Péruviens aiment quand c’est compliqué.
Beaucoup de bus partent et toujours pas de signe du notre. On se retrouve avec nos copains français + d’autres français et des canadiens et on commence déjà à se demander si on rentrera tous dans le minibus. La réponse est non… Le minibus arrive enfin, avec déjà des gens dedans et seulement la moitié d’entre nous avons des sièges dans le bus. L’agence a vendu trop de billets... Ce qui semble souvent être le cas... MAIS les Péruviens trouvent toujours une solution: “no te preocupa amigo” qu’ils disent, après 30 minutes à poireauter, le chauffeur trouve de la place aux autres français dans un autre minibus. C’est donc cette fois avec 1h de retard que nous partons d’Hydroelectrica. Les 6h de route sont longues mais nous sommes tellement heureux de ce que nous venons de vivre que Maider ne s’inquiète presque plus en voyant le chauffeur parler au téléphone à sa mère, changer de station de radio ET conduire en même temps, tout ça sur une route hyper dangereuse.
Courte nuit à Cusco puisque le lendemain matin, rdv à 8h30 dans un bar sur la plaza de Armas avec nos copains français rencontrés au Machu Picchu pour regarder le match de la France contre la Croatie.
Et là, les vidéos parlent d’elles même, un match et une ambiance de folie ! Tellement heureux de vivre la victoire de la France à la coupe du monde 20 ans après ! Au Pérou pendant notre tour du monde. On n’est pas prêt de l’oublier !