Après un séjour magique près de la grande barrière de corail, on reprend la route vers le sud.
Notre prochain arrêt: Agnes Water, le long de la côte. Agnes Water est une petite ville au sud de la grande barrière de corail connue pour ses bons spots de surf.
Beaucoup moins touristique et prisée que Byron Bay, c’est ici que nous prenons notre premier cours de surf de notre vie (aussi et surtout, beaucoup moins cher qu’à Byron Bay). Maider qui vient du Pays Basque, connu pour le surf, attendra d’être à l’autre bout du monde pour prendre un cours de surf. On passera deux heures dans l’eau et Matt se révélera plutôt bon alors que Maider aura plus de mal. Mais super expérience !!
Pendant le cours de surf on a rencontré 4 français très sympas qui nous conseillent fortement leur camping qui se trouve dans un sanctuaire de kangourous tenu par un couple d’australiens. Maider entend kangourou et cela lui suffit pour la convaincre de dormir là-bas.
Mais avant, on a prévu de faire un tour en kayak depuis le village de 1770 au moment du coucher de soleil. Oui oui, le nom du village est bel et bien 1770. Il a été construit sur le site du premier débarquement en Australie par James Cook et l’équipage de HM Bark Endeavour en mai 1770.
On se retrouve avec un petit groupe de 12 personnes.
Et c’est parti, on se balade le long de la côte. C’est très agréable.
On aura même la chance de pouvoir admirer des dauphins. Magnifique ! Il y a quelques vagues et on peut voir les dauphins plonger dans les vagues. Absolument incroyable. Nous n’avons pas réussi à prendre de photos car ils vont trop vite mais c’était très beau.
On fera une pause vin et pop-corn sur une petite île déserte pour admirer le coucher du soleil.
On en profite aussi un peu pour se baigner et on réalise que la température de l’eau à cette heure là est plus élevée que la température extérieure. Et en effet, le guide nous confirme cette théorie. L’eau est actuellement à 26 degrés. Et elle peut monter jusqu’à 29 degrés.
On reprend ensuite les kayaks pour rentrer sur la terre ferme. Cette balade de 2h30 aura été très agréable. Nous avons passé un super moment.
Et il est temps ensuite de rejoindre le sanctuaire de kangourous où nous allons passer la nuit.
Quand on arrive, il fait déjà nuit (il n’est que 19h). Il y a déjà pleins de kangourous autour de nous.
Le sanctuaire est situé dans les hauteurs d’Agnes Water et on peut déjà deviner qu’il offre une jolie vue sur la baie. On se couchera tôt après la journée intense que l’on vient de passer (passer deux heures à essayer de monter sur une planche de surf, ça fatigue).
On se fera réveiller par les oiseaux. La vue au réveil est en effet magnifique. Malheureusement il ne fait pas très beau mais ça n’enlève en rien la beauté des paysages.
Avant de reprendre la route, on passera un peu de temps avec les kangourous.
Maider aurait pu y passer la journée ! Ils sont tellement adorables et se laissent facilement approcher et même caresser.
En fin de matinée, on rejoint la ville de Bundaberg, à 130 km au sud d’Agnes Water, toujours sur la côte.
La raison principale de notre arrêt à Bundaberg est le parc naturel de Mon Repos. Ce parc héberge la plus grande concentration de nids de tortues de mer sur la côte est du continent australien. Entre novembre et mars, il est possible de réaliser une visite guidée nocturne pour voir les tortues vertes et à dos plat et les caouannes menacées d’extinction nicher et éclore sur la petite plage. La meilleure période pour voir les femelles pondre leurs œufs est de mi-novembre à février. Alors on ne voulait pas passer à côté.
Mais avant, nous avons aussi lu que Bundaberg est très connue en Australie pour sa production de rhum et de ginger beer. En effet, la ville a une grande production de sucre de canne.
On décide de visiter la Bundaberg Barrel qui produit la fameuse ginger beer que l’on voit dans tous les supermarchés australiens.
Établie dans les années 1960, la signature est une véritable institution en Australie. C’est à Bundaberg que sont produits depuis plusieurs générations des sodas d’exception, tels que Bundaberg Ginger Brew et Bundaberg Root Beer. C’est LA boisson nationale en Australie. Il est ici question d’une brasserie qui met un point d’honneur à ne produire que des boissons non-alcoolisées. Depuis 2006, la Root Beer ainsi que la Ginger Brew ne sont plus cantonnées au rayon des spécificités locales. La marque exporte désormais dans plus d’une trentaine de pays.
Il est possible de visiter l’usine et de réaliser une dégustation de cette fameuse ginger beer mais aussi d’autres sodas aromatisés.
Nous avons goûté 13 différents sodas. Tous excellents !
Le ticket d’entrée inclut aussi un pack de 6 bouteilles par personne. Et il est possible de choisir nous même les sodas que l’on a préférées après la dégustation. On repart donc avec douze bouteilles de Bundaberg sodas.
Alors autant on a trouvé le ginger beer très bon, autant le root beer, on déteste toujours autant ça. On avait déjà goûté du root beer aux États-Unis et nous ne sommes vraiment pas fans !
Le temps s’est levé et il fait désormais très beau et très chaud. On rejoint Clothilde et Jason (rencontré lors du cours de surf à Agnes Water) à la plage de Bundaberg et on passera l’après-midi avec eux. Encore une fois, l’eau est tellement chaude qu’elle arrive à peine à nous rafraîchir.
En fin d’après-midi, il est temps pour nous de rejoindre le parc de Mon Repos pour aller voir les tortues (nos amis l’ont déjà fait la veille).
Ce qu’on n’avait pas vraiment réalisé, c’est le monde qui vient, tous les soirs, pour assister à ce phénomène.
Les gens réservent même leurs billets des mois en avance. Nous on a réservé deux jours avant. Et ce soir, on apprend qu’on est 230 personnes.
Nous sommes tout simplement abasourdis. Ils nous annoncent que nous serons divisés en 4 groupes. Ce qui veut dire plus de 50 personnes par groupe. Et là, c’est la douche froide. Ça fait vraiment usine touristique et on se sent mal à l’idée d’arriver à 50 autour d’une tortue qui veut juste être tranquille et pondre ses œufs.
Les groupes sont formés selon la date à laquelle on a réservé nos billets. On se retrouve donc dans le groupe 3. Et quand on voit le nombre de personnes appelés dans les groupes 1 et 2, on est contents d’être dans le groupe 3. Il n’y a pas du tout le même nombre de personnes dans chaque groupe. Les deux premiers groupes sont clairement plus nombreux que les groupes 3 et 4. Mais ils passent aussi avant…
Des rangers patrouillent la plage toute la nuit et dès qu’une tortue arrive sur la plage, un groupe est appelé. À 19h30, le premier groupe est appelé. Le deuxième groupe est appelé vite après, à 20h. On se dit que ça va relativement vite et qu’on devrait donc être appelé rapidement.
Sauf qu’on voit le deuxième groupe revenir assez vite. En effet, la tortue du premier groupe a décidé de ne pas pondre ses œufs ce soir-là et de repartir dans l’eau. Donc le premier groupe est parti voir la tortue du deuxième groupe. Mais une autre tortue débarquera vite après.
En attendant, il y a un petit musée à visiter, et des documentaires à regarder sur grand écran.
Nous sommes appelés à 21h. Notre groupe est gros, très gros. On pense être au moins 40. Beaucoup de familles. Les règles sont strictes, pas de lumière et pas de photos, qui effraient les tortues. Nous partons en direction de la plage et de l’endroit où la tortue a décidé pondre ses œufs. C’est quasiment la pleine lune alors on voit très bien sur la plage.
Le ranger nous explique qu’elle a choisit un endroit assez particulier pour pondre ses œufs, à savoir à côté d’une cage anti-renard. On a beaucoup de mal à voir ce qu’il se passe vu la taille du groupe et surtout vu la positon de la tortue. Deux autres rangers arrivent pour étudier la tortue, qui est badgée, et réalisent qu’elle est blessée et qu’elle ne restera pas pondre ses œufs. Nous accompagnons la tortue jusqu’à l’océan (elle marche à deux à l’heure), et nous retournons à l’entrée du parc. Il est 21h30. On espère être rappelé bientôt pour aller voir une autre tortue.
En attendant, on continue de regarder les documentaires. Et même s’ils sont très intéressants et qu’on apprend beaucoup de chose sur les tortues, on commence gentiment à s’endormir. Les groupes 1 et 2 ont déjà tous fini et sont déjà rentrés chez eux. À 22h, toujours pas appelé. 22h30, toujours rien. Autour de nous, ça dort ou certains sont rentrés, sûrement marre d’attendre. Surtout que certains ont des enfants en bas âge.
À 23h, alors qu’on s’apprêtait nous aussi à partir, on se fait appeler. Cette fois groupe 3 et 4 en même temps, étant donné que beaucoup de gens sont partis. Nous ne sommes plus qu’une vingtaine. Et ce n’est pas pour nous déplaire. L’expérience va sûrement être meilleure en petit groupe.
Nous rejoignons donc pour une deuxième fois (espérons la bonne) la plage et la tortue caouanne. Quand nous sommes arrivés, elle était encore en train de monter vers la dune. Le Ranger a attendu que la tortue commence à bien creuser son trou avant de nous faire monter. Ce moment est le plus critique car si la tortue se sent gênée, elle peut décider de repartir vers la mer, comme ce fut le cas plusieurs fois ce soir. En même temps, avec des groupes de 50 personnes autour de soi, il y a de quoi se sentir gênée.
On se pose donc à quelques mètres de la tortue qui est déjà bien avancée dans son trou. Elle creusera un trou d’environ 60/70 cm de profondeur. Rien que cette partie nous a impressionnés. Elle creusera de manière méticuleuse en utilisant une patte après l’autre et cette opération prendra une bonne demi-heure. Tout le monde l’observait, calmement, très beau moment.
Puis, une fois qu’elle juge que le trou est assez profond, c’est parti, elle commence à pondre.
Le ranger nous dit de compter jusqu’à 20 œufs, et à partir de ce moment là on peut se déplacer autour d’elle sans que ça ne la dérange car le processus est bien lancé et elle ne s’arrêtera pas avant d’avoir fini.
Alors on ne sait pas exactement combien elle en a pondu mais elles peuvent pondre jusqu’à une centaine d’œufs par ponte. Sachant qu’elle réalisent jusqu’à 5 pontes par saison. En moyenne, seulement une seule tortue arrivera à maturité sexuelle (autour de 30 ans). Un bien triste constat. Entre la pêche, les prédateurs (oiseaux, crocodiles, requins…), le réchauffement climatique… ces tortues sont en danger.C’est pour cela que les Rangers ont pour mission de préserver au mieux la ponte, qu’elle ne soit emportée par un cyclone par exemple, chose possible si la tortue pond un peu trop bas sur la plage de Mon Repos. C’était le cas de notre tortue.
Pendant qu’elle continuait de pondre, les rangers ont ramassé des œufs pour nous les montrer. Incroyable. Tellement petits, ils ont la taille d’une balle de ping pong et sont tout chauds et tout mous.
Une fois fini de pondre, la tortue rebouche le trou à l’aide de ses pattes arrières, et c’est à ce moment là que nous sommes autorisés à prendre quelques photos. Pendant ce temps là, les rangers étudient la tortue, prennent ses mesures, vérifient son numéro d’identification, etc. C’était sa première ponte de la saison et sa deuxième saison (la première était en 2012).
La rebouche du trou a mis des plombes. On a presque eu envie de le faire pour elle. Surtout quand on sait qu’elle fait tout ça pour rien puisque les rangers jugent que les œufs sont situés trop bas sur la dune et sont en danger en cas d’un éventuel cyclone, et vont les déplacer quand elle sera partie. Elle a l’air tellement fatiguée.
Au bout d’un long moment, elle finit enfin et reprend la direction de l’océan, en faisant plusieurs pauses car elle est exténuée. Il est déjà 1h30 du matin quand elle rejoint l’eau et nous reprenons ensuite la route pour un camping situé à un vingtaine de kilomètres où sont nos copains français.
Première fois que nous roulons de nuit et nous sommes un peu anxieux. On croise quelques kangourous mais aucun qui a décidé de traverser la route donc on arrive sain et sauf au camping, à 2h du matin.
Le lendemain, nous prendrons la route en direction de Brisbane.