Après presque une semaine complète à Chiang Mai, nous décidons de nous aventurer dans les montagnes environnantes. Et pour ce faire, nous avons loué un scooter pour 5 jours pour effectuer la boucle de Mae Hong Son, une boucle assez connue auprès des routards.
Uniquement accessible par de sinueuses routes de montagnes, la province de Mae Hong Son est la plus isolée du pays.
Nous avons choisi le circuit Chiang Mai – Pai – Mae Hong Son – Mae Chem – Chiang Mai en ajoutant une petit étape à la frontière birmane.
On nous conseille de louer un 125 cc car les montées sont très coriaces. Au programme, 702 km sur des routes sinueuses en roulant en moyenne à 35 km / heure. Il faut savoir que la route de Mae Hong Son compte 1864 virages! Rien que ça. On ne vous cache pas que c’est avec un gros mal aux fesses que nous sommes rentrés à Chiang Mai au bout de 5 jours mais avec des souvenirs incroyables pleins la tête. On vous dit tout ici:
Jour 1 – Chiang Mai à Pai, puis visite aux alentours de Pai, total 176 km
C’est à 7h30 un lundi matin que nous entamons notre road trip. Pourquoi si tôt ? Parce qu’on veut éviter le trafic de Chiang Mai. Sauf qu’en fait, ce pays ne dort jamais. On ne sait pas pourquoi on s’acharne à dire que New York est la ville qui ne dort jamais. Ces gens là sont-ils déjà venus en Thaïlande ? Parce qu’en fait ici, le trafic ne s’arrête jamais. Nous expérimentons donc le trafic coriace de la ville, à zigzaguer entre les voitures, et se fondre parmis la masse de scooter. Matt gère ça comme un chef. Maider ferme les yeux de temps en temps quand nous doublons quelques voitures, mais on rejoint l’autoroute indemnes.
Nous pensions naïvement qu’une fois sur l’autoroute le trafic s’estomperait, mais nous avions oublié ce que notre pote Luc nous avait dit concernant les autoroutes thaï. Ici, ils construisent des villages, maisons, commerces, au bord de l’autoroute. Donc on a l’impression de ne jamais quitter la ville. Assez incroyable.
Nous quittons vraiment la ville quand, après avoir tourné à l’intersection annonçant la direction de Pai, nous nous retrouvons au milieu des champs.
Le paysage change radicalement et nous empruntons rapidement la route de montagne. Ça commence à bien monter.
Les paysages sont magnifiques.
Avant d’arriver à Pai, nous passons le pont Mémorial. Construit par les japonais pendant le Seconde Guerre mondiale, ce pont n’est plus utilisé puisque un pont ”moderne” le longe. Un arrêt sur ce pont fait parti des arrêts incontournables le long des 762 virages jusqu’à Pai. Nous y croisons même un couple thai en train d’y faire leurs photos de mariage.
Nous arrivons à Pai en fin de matinée et nous partons directement à la recherche d’une auberge pour la nuit. Nous en avions repérées plusieurs et sommes ravis de trouver une chambre à la première tentative. Nous avons un petit bungalow dans une guest house toute mignonne avec un joli jardin au calme dans une petite ruelle.
Pai est un village qui devient extrêmement touristique (on ne s’était pas vraiment renseigné à ce sujet avant de partir). Il est d’ailleurs de plus en plus comparé (dans une moindre mesure) à Khao San Road (la fameuse rue de Bangkok assaillie par les backpakers). Bien que la comparaison soit certainement exagérée, le village commence à ressembler depuis plusieurs années aux îles du sud, mais sans les plages. On ne compte même plus le nombre d’auberges, d’agences de location de scooters, d’agences d’excursions mais aussi et surtout des bars et des restaurants à n’en plus finir. Et qui s’adaptent à leurs touristes avec des mentions comme “nous ne servons pas que de la nourriture thaï, venez chez nous”, musiques américaines à fond dans les bars, où on vous propose des shots de Fireball (attendez, on est bien en Thaïlande là ?).
On vous avoue ne pas avoir été transcendés par la ville de Pai, mais heureusement, sa popularité n’a pas encore entamé la beauté de cette splendide vallée de montagnes.
Après un rapide déjeuner dans le centre ville, nous remontons sur nos scooters à la découverte des alentours.
Village chinois Ban Santichon
Nous commençons par le village chinois Ban Santichon. 2000 chinois de la province du Yunnan ont fui la Chine et traversé la frontière pour échapper aux rudes lois communistes.
On nous avait décrit le village comme un ” Disney Land chinois” à cause des activités qu’ils proposent, à savoir balade à poney, reconstitution tape-à-l’oeil de la Grande Muraille de Chine, et des cars entiers de chinois qui s’y arrêtent, mais on a décidé de quand même s’y arrêter.
Et bien nous en a pris. On a trouvé le village plutôt mignon. Il n’y avait quasiment personne quand nous y étions. Le village était vide et calme.
Il possède un joli point de vue sur les alentours. On n’y est pas resté très longtemps mais c’était quand même une petite halte sympa.
Point de vue Hyun Lai
De là, nous sommes montés au point de vue Hyun Lai. Pour y aller, on passe par plusieurs petits villages et champs.
Le point de vue offre un panorama fantastique sur les alentours.
Le ciel est bleu pur et nous restons un moment contempler le paysage magnifique qui s’offre à nous.
Cascade Mo Paeng
Nous ne sommes pas très loin de la cascade Mo Paeng alors nous poussons jusque là. La route est d’ailleurs très jolie.
Par contre la cascade, qu’on appelera plutôt un ruisseau, n’a rien d’exceptionnel. Notre copine Ploy nous avait prévenus sur les cascades en Thaïlande et force est de constater qu’elle avait raison. Elle reste ma foi sympathique à s’y arrêter. Mais pas question de s’y baigner, l’eau est bien trop froide.
Nous nous dirigeons ensuite vers une deuxième cascade, Pembok en espérant peut être voir quelque chose qui ressemble un peu plus à une cascade.
Sur la route, on se fait arrêter par les flics. On commence à flipper car techniquement, il faut un permis 125 pour conduire un 125 cc, et bien évidemment on n’en a pas. Mais notre pote Luc et même le gérant de l’agence de scoot nous ont dit que si on se faisait arrêter, on pouvait chopper une amende qui nous donnerait ensuite l’autorisation de rouler pendant 7 jours. On espérait passer à la trappe du coup on est un peu dégoûté quand le flic nous arrête. Mais en fait, ils font juste un contrôle de drogue, et ne sont pas du tout intéressés par nos permis. Tant mieux ! On comprend d’ailleurs vite pourquoi ils font un contrôle de drogue quand, un peu plus loin, on croise des thaï nous faire un signe avec leurs doigts sur la bouche imitant l’action de fumer, voulant dire qu’elles vendent de la drogue.
Land Split
Après cet épisode, on s’arrête au Land split. Il s’agit d’un endroit où a eu lieu une faille sismique survenue suite aux tremblements de terre de 2008, de 2009 puis de 2011.
Nous avons pu ainsi voir de nos propres yeux ce phénomène géologique d’en haut avant de descendre dedans. Assez incroyable.
Cascade Pembok
Au moment de quitter Land Split, Matt se rend compte que nous n’avons presque plus d’essence. En terme de kilomètres, on devrait avoir le temps de faire la cascade et de revenir en ville à temps pour mettre de l’essence avant de rejoindre le canyon de Pai où l’on souhaite admirer le coucher du soleil.
C’est un peu nerveux qu’on pousse jusqu’à la cascade surtout que la route est bien sinueuse. Et surtout que la cascade ne casse pas trois pattes et un canard et ne mériterait pas que l’on tombe en panne d’essence ici.
MAIS on s’en sort très bien, et on arrive à la station essence à temps. Matt a eu chaud aux fesses car Maider était à deux doigts de l’étranger 😉 .
Canyon de Pai
Nous rejoignons donc le canyon de Pai en fin d’après-midi pour observer le coucher de soleil.
Et quand nous arrivons sur le parking, nous sommes sidérés par le nombre de scoots garés. Il y a énormément de monde déjà sur place. Ça sent le coucher de soleil similaire à celui de la vallée de la lune à San Pedro de Atacama au Chili, c’est-à-dire avec pleins d’autres gens. Tout ce qu’on déteste. Mais bon, maintenant que nous sommes là, autant aller y jeter un œil.
Bon alors, il ne faut pas s’attendre au grand canyon, mais l’endroit est plutôt joli.
En fait ici on peut se promener librement sur les différents versants. Parfois l’escapade s’avère être un peu périlleuse et on avouera ne pas avoir osé traverser à tous les endroits.
On s’est donc posé dans un petit coin à l’écart de tous les groupes bruyants.
Et avons admirer le soleil disparaître derrière les montagnes.
Difficile de faire abstraction aux derniers couchers de soleil que l’on a admirés dans l’outback, et surtout de se rappeler qu’on était seuls au monde, mais on passera quand même un moment sympa.
Marché de nuit de Pai
Le soir, on ira manger au marché de nuit de Pai où l’on ne croise QUE des touristes.
Difficile de donner un avis sur Pai. On aurait aimé vous dire que l’on a adoré, mais c’est faux. Et pourtant, on nous l’a tellement vendu ! Beaucoup trop touristique à notre goût (et le pire c’est qu’un commerçant thaï nous a dit qu’on était en basse saison !) et beaucoup trop tourné vers les touristes qui ne sont pas à la recherche de l’authenticité. Cela dit, les alentours sont magnifiques et nous sommes ravis d’avoir pu sillonner les routes de montagne et admirer les paysages somptueux. Mais si c’était à refaire, nous dormirions à l’extérieur de la ville en dehors de l’artère principale.
Le lendemain, une longue journée nous attend pour rejoindre Mae Hong Son, qui devrait nous promettre un peu plus de tranquillité.
Jour 2 – Pai à Mae Hong Son, total 133 km
C’est une nuit plutôt froide que nous avons passé à Pai, on sent bien que nous sommes en montagne.
Et le scoot a décidé de ne pas démarrer… On prend notre mal en patience et décidons de s’octroyer un petit dej de l’enfer avant de retenter de l’allumer.
Sai Ngam Hotsprings
Cette fois c’est bon, et nous partons en direction des sources d’eau chaude naturelles à la sortie de Pai, les Sai Ngam Hotsprings.
Sur la route, malgré nos hoodies et nos coupe-vent, on a bien froid. Heureusement que Matt avait gardé ses gants !
Après s’être acquitté du droit d’entrée aux sources d’eau chaude, on arrive sur une route bien raide, obligeant Maider à descendre du scoot. Merci le soit disant 125 cc … Heureusement que le paysage est magnifique !
En arrivant aux sources, nous sommes heureux de découvrir le lieu presque vide. Seuls deux couples sont arrivés avant nous.
Le lieu est très beau et paisible.
On a du mal à enlever nos vêtements car on a encore très froid, mais l’eau chaude nous réchauffe instantanément.
Les piscines naturelles ne sont pas très grandes mais sont très belles et très agréables.
Nous restons un moment profiter de l’atmosphère paisible du lieu.
Nous avons choisi ces sources et pas celles de Tha Pai car justement, elles sont moins connues et ne font pas parties des circuits des agences touristiques. Aucun risque donc de voir des minibus !
Route jusqu’à Mae Lanna
Pareil, pour notre prochain stop, les grottes de Mae Lanna. En effet, sur la route entre Pai et Mae Hong Son, on trouve un impressionnant réseau de grottes. On compte plus de 200 grottes découvertes. La plus connue Tham Lot, est un réseau de grottes calcaires long de 1600 m, traversé sur 600 m par un large cours d’eau. Nous avons décidé de passer notre route et d’aller visiter une autre grotte car celles-ci sont sur l’itinéraire de toutes les agences. Et après notre expérience au canyon de Pai, nous avons décidé de fuir la foule.
On roule donc en direction du village de Mae Lanna. Sur la route, on s’arrête à plusieurs points de vue qui offrent des panoramas fantastiques sur les montagnes environnantes.
Ban Jabo
Pour rejoindre le village de Mae Lanna, nous passons par un autre petit village, celui de Ban Jabo, un village perché dans les hauteurs et qui offre aussi de magnifiques panoramas.
Mae Lanna
Arrivés au village de Mae Lanna, nous sommes agréablement surpris de ne croiser aucun touristes. Ce village niché dans une ravissante vallée, semble perdu aux confins du monde. Tout ce qu’on recherchait !
Grotte Tham Pakarang
Si on vient jusqu’ici, c’est pour visiter Tham Pakarang (grotte du corail) qui possède de belles formations rocheuses.
D’autres grottes peuvent être visitées mais requiert plus de temps. Pour visiter la grotte du corail, il nous faut prendre un guide. Quand on arrive devant l’entrée, les thai sont presque surpris de voir des touristes. Ils nous expliquent que les grottes sont un peu plus bas et qu’on peut y aller en scoot.
Un peu nerveux quand on voit déjà qu’on a galéré à monter jusqu’ici, on suit notre guide pour les prochaines 45 minutes. La descente se fait assez facilement et une fois arrivés à la grotte, notre guide nous donne des frontales.
Nous ne sommes que nous deux et le guide pour aller visiter la grotte. On comprend vite que notre guide ne parle pas un moment d’anglais et ne sert qu’à nous accompagner dans la grotte, pour ne pas se perdre.
La grotte est magique. Les formations rocheuses sont en effet assez impressionnantes et très belles.
Le guide nous montre deux grosses araignées qui font un peu flipper Maider qui regarde à deux fois avant de s’accrocher à une roche pour marcher.
Et nous terminons la visite. On est loin de l’attraction touristique de Tham Lat et on en est ravis.
La descente vers le village de Mae Lanna est incroyable. On s’arrête plusieurs fois admirer le paysage. Nous avons un temps magnifique encore aujourd’hui avec un grand ciel bleu.
On croisera même quelques buffles.
Déjeuner avec vue à Ban Jabo
Pour le déjeuner, nous avions repéré des petits restos avec vue dans le village de Ban Jabo, donc nous retournons là bas nous poser. Et en effet, nous nous asseyons sur la terrasse d’un resto offrant une vue splendide sur les montagnes.
On reprend la route en début d’après-midi direction Mae Hong Son où il nous reste qu’une quarantaine de kilomètres avant d’arriver.
La route est de nouveau splendide et nous nous arrêtons plusieurs fois prendre des photos.
Mae Hong Son
Nous arrivons à Mae Hong Son en fin d’après-midi, à la recherche d’une auberge. Nous terminons au Like View guesthouse, situé au bord du lac avec vue sur le temple Wat Jong Kham.
Entourée de montagnes, la lointaine Mae Hong Son correspond à l’image que l’on se faisait d’une ville du nord de la Thaïlande. L’influence birmane palpable et une ambiance de ville-frontière confortent cette image où les tuk-tuk et les rabatteurs sont absents, pour notre plus grand bonheur. Bien que la région connaisse un miniboom touristique et que quelques complexes hôteliers aient ouverts aux alentours de Mae Hong Son, peu de visiteurs s’aventurent plus loin que Pai, pour notre plus grand bonheur encore une fois.
Temple Wat Phra That Doi Kong Mu
À peine avoir posé nos affaires à l’auberge, nous montons à pied en direction du temple Wat Phra That Doi Kong Mu dans les hauteurs de la ville pour aller regarder le coucher du soleil sur les montagnes. Ça fait du bien de marcher un peu car on commence à avoir mal aux fesses à force d’être assis sur le scoot.
Le temple est un très beau temple blanc avec vue sur la ville.
On monte un peu plus haut et on se pose sur un banc pour observer le soleil se coucher.
Cette fois nous sommes seuls, avec juste un espagnol qui s’est assis avec nous, en voyage aussi en Asie pour plusieurs mois. Beaucoup plus agréable que la veille.
Les couleurs du temple éclairé après le coucher du soleil sont très jolies.
Marché de nuit de Mae Hong Son
Nous descendons ensuite au marché de nuit qui est au bord du lac. Beaucoup plus petit que les marchés de nuits que l’on a pu voir en Thaïlande et surtout beaucoup moins de touristes. Ici, les plats ne sont pas traduits en anglais et les gens ne parlent pas anglais. On compte les touristes sur les doigts de la main et nous nous baladons au milieu des locaux. Une immersion total.
On arrive à se commander à manger sans trop de difficultés et on se pose au bord du lac face au temple éclairé dont les couleurs et les formes se reflètent sur le lac. Magnifique.
Nous avons un vrai coup de cœur pour ce village et nous sommes ravis d’y dormir deux nuits et de visiter le lendemain ses alentours.
Jour 3 – Alentours de Mae Hong Son, total 90 km
Nous commençons par prendre un gros petit déjeuner à l’auberge avant de se mettre en route pour la journée. Aujourd’hui, nous avons prévu d’aller visiter le village de Ban Rak Thai, un petit village chinois situé à moins d’un kilomètre de la frontière avec la Birmanie et à 45 km de Mae Hong Son.
Sauf qu’au moment de partir, le scooter ne démarre pas. Et cette fois, on a beau attendre un peu, rien à faire. Du coup, on appelle l’agence qui dit à Matt “tu le démarres au kick, et si ça marche toujours pas, demandes à un local” . Alors heureusement que ça marche du premier coup au kick parce qu’à Mae Hong Son, difficile de trouver un local qui parle anglais…
On prend enfin la route jusqu’à Ban Rak Thai, qui est très belle. On traverse quelques villages en bord de rivière avant de grimper en serpentant à travers un paysage montagneux. Ça monte sacrément et on a peur de ne pas pouvoir monter toutes les côtes. Mais ça passe, ouf !
Village chinois de Ban Rak Thai
Nous arrivons au village dans la matinée et découvrons, avec joie, qu’il n’y a pas un seul bus de touristes ! Le village est très calme, et nous sommes les seuls touristes en vue. Le village est est construit autour d’un très beau lac.
Beaucoup de commerces sont fermés, certainement car nous sommes hors saison. Alors nous posons le scoot et partons explorer le village à pied.
Nous repérons sur la carte une piste qui rejoint le poste frontière avec la Birmanie. On décide de s’y aventurer.
On lira après coup qu’elle est réservée aux habitants et qu’il est fortement déconseillé de s’y aventurer sans guide, des conflits éclatant parfois dans ce secteur qui a pour réputation de servir au trafic de drogue. Oups.
Faut dire que les paysages sur la route sont très beaux, on y croise plusieurs plantations de thé, qui participe exclusivement à l’économie du village.
Et arrivés à la frontière, les gardes nous laissent passer sans problème de l’autre côté, sans même vérifier nos passeports.
Il faut dire qu’il y a juste un tout petit village Birman de l’autre côté. Très mignon d’ailleurs. On aura passé quelques minutes en Birmanie 🙂 .
On revient sur nos pas et nous aventurons dans les collines au-dessus du village où nous découvrons davantage de plantations de thé et de très jolies petites maisons. La balade est très agréable. Les habitants nous disent bonjour, nous demandent d’où on vient.
On se balade ensuite autour du lac.
Avant de se poser manger dans un restaurant chinois face au lac. Maider est ravie de remanger des spécialités chinoises, et en particulier de la région du Yunnan. On passera un super moment avec une vue magnifique !
On avait lu que ce village était très touristique mais nous n’avons pas vu un seul touriste. Nous avons beaucoup aimé la tranquillité de ce village. Ici encore, nous n’avons trouvé personne qui parle anglais.
Cascade Pha Suea
En début d’après-midi, nous reprenons la route en direction de Mae Hong Son, en s’arrêtant à la cascade Pha Suea. On espérait pouvoir s’y baigner car, contrairement à Pai, il n’y a personne. Celle-ci ressemble davantage à une cascade mais malheureusement il est interdit de s’y baigner. Donc on en profite juste pour se poser au soleil et faire une petite sieste.
Sur la route du retour, nous nous arrêtons plusieurs fois prendre des photos des paysages qui sont vraiment sublimes. Un vrai décor de carte postale.
Pont en bambou Su Tong Pae
Un peu avant d’arriver à Mae Hong Son, nous nous arrêtons au pont en bambou Su Tong Pae. À la base, ce pont en bambou long de 500m et qui enjambe des rizières a été construit pour rallier le village au temple qui se trouve de l’autre côté des champs. Entre temps, le pont est certes toujours utilisé par les moines et les locaux mais c’est aussi devenu une attraction touristique.
Nous avons encore une fois la chance d’être seuls au moment de le traverser.
Assez instable, c’est marrant de s’y balader dessus. Et le paysage des champs est magnifique.
Nous montons au temple qui offre un joli panorama sur les champs aux alentours.
Nous rentrons à Mae Hong Son en fin d’après-midi et ne rêvons que d’une chose: se siroter une bière sur la terrasse de l’auberge. Sauf qu’il est 16h30 quand nous arrivons, et on a oublié de vous raconter cette petite anecdote mais en Thaïlande, la vente d’alcool est interdite entre 14h et 17h. Soit disant pour diminuer l’alcoolisme dans le pays… Sauf que bien sûr, cela ne s’applique pas vraiment aux vendeurs de rue où il est très facile de trouver des bières. Ça tombe bien, il y en a un juste à côté de notre auberge.
On pourra donc siroter notre bière sur notre terrasse avec vue sur le lac et le temple, tranquillement avant 17h.
Nous avons beaucoup aimé notre court séjour à Mae Hong Son où nous aurions aimé rester plus longtemps, et faire des randos dans le coin, mais il est temps pour nous de continuer notre road trip. Le lendemain, la plus longue journée du road trip nous attend et sûrement la plus difficile en terme de dénivelé. Nos fesses vont chauffer !
Jour 4 – Mae Hong Son à Mae Chaem, total 178 km
C’est sous une grosse brume que nous quittons Mae Hong Son, à 7h30 du matin. Une longue journée nous attend et nous préférons partir tôt pour parer au moindre imprévu (et ça tombe bien, puisqu’il y en aura un gros).
Il fait encore plus froid que les autres matins quand nous quittons Mae Hong Son et nous commençons à nous réchauffer seulement quand nous nous retrouvons au-dessus des nuages.
60 km de paysages spectaculaires
Pour cette 4ème journée, nous avions deux options: 1) aller directement à Mae Chaem en suivant strictement la route, au total 165 km, ce qui est déjà beaucoup pour un trajet en scooter, soit faire un crochet de 60 km via des crêtes et petits villages de montagnes, MAIS avec un beaucoup plus gros dénivelé. Nous avons bien évidemment choisi celui là, et bien nous en a pris. La route de ce “crochet” est certainement la plus spectaculaire de tout notre road trip.
Au moment de le prendre, on comprend tout de suite qu’on ne va pas croiser beaucoup de monde. La route s’est transformée en chemin, les deux voies en une et demi, et fini les voitures, ici que des scoots. De toute façon, pas sûr qu’il y ai la place pour des voitures.
Nous sommes sur une crête et nous retrouvons entourés de montagnes des deux côtés de la route. C’est magnifique ! Nous sommes au-dessus des nuages ce qui rend le paysage encore plus féerique.
Par contre, ça grimpe sec et Maider est obligée de descendre plusieurs fois du scoot et finir certaines montées à pied. Elle qui se plaignait d’avoir froid, ça l’a bien réchauffée 😉 .
On enchaîne les arrêts photos et admirons des panoramas qui sont à couper le souffle.
On croise pleins de petits villages dont les habitants se demandent ce qu’on fout là, un joli lac au cœur des montagnes, des chiens, ou même encore des buffles au milieu de la route, bref, un vrai road trip au milieu de nul part.
Nous passons devant une cascade qu’il est possible de visiter moyennant 300 bacht (soit 8 euros) mais qu’on décide d’ignorer. Après la déception des dernières cascades, nous préférons passer notre route.
Nous arrivons à Thung Bua Tong, un endroit réputé pour ses champs de tournesol. Malheureusement nous y sommes trop tard. La saison s’étend de novembre à mi-décembre. Ils sont désormais presque tous cramés. Seuls quelques survivants sont encore présents.
Du coup, les champs ressemblent à ça quand nous y passons.
Alors qu’à la bonne période, ils ressemblent à ça.
Mais c’est pas grave, les paysages restent magnifiques.
Retour sur la route principale
On reprend la route principale jusqu’à Mae Chaem en fin de matinée et on s’arrêtera déjeuner dans un petit village où il n’y a, encore une fois, pas un touriste. Personne ne parle anglais et on attend de voir ce que des gens mangent pour commander la même chose à manger. Maider a l’impression de revivre ses mois en Chine. On se retrouve avec une soupe excellente.
On reprend la route, qui est toujours aussi belle. Il y a plusieurs points de vue incroyables sur la vallée et nous enchaînons les arrêts photos.
L’un d’entre eux possède même quelques fleurs que Maider mitraillera en photos.
Et là, c’est le drame
Alors que nous ne sommes plus qu’à 30 km de Mae Chaem et que nous pensons avoir fait le plus dur en terme de dénivelé et donc sommes confiants avec le scoot, celui-ci décide de tomber en panne en pleine montée, même pas si raide. Sauf que cette fois, rien n’y fait, même le démarrage au kick.
On appelle donc l’agence qui nous dit simplement “demandez de l’aide aux locaux” . Sauf qu’ils n’ont pas l’air de réaliser que nous ne sommes pas sur une route ultra passante, que les gens ici ne parlent un mot d’anglais et que bien évidemment nous ne parlons pas thaï.
Maider se met donc à faire du stop en repérant au loin un pick up. Et à sa surprise, le pick up s’arrête tout de suite. Il s’agit, on pense, d’un couple accompagné d’une amie assis à l’arrière du pick up.
Après leur avoir expliqué comme on a pu que le scooter ne veut plus démarrer, le mec regarde le scoot et ne comprend pas non plus ce qu’il se passe. La communication en anglais de notre côté et thaï du leur devient extrêmement compliquée. Heureusement que l’on capte internet, et qu’on pense à utiliser notre ami Google traduction, pour leur demander s’ils peuvent nous conduire jusqu’au village le plus proche avec le scoot et trouver un garage. Google fait bien son taff puisqu’ils comprennent, se marrent et acceptent. Nous voilà donc tous les 5 en train de remorquer le scoot à l’arrière du pick up, nous et la thaï assis à côté, et en prime les quelques sacs de piments, ails et gingembre, et de rouler en direction du prochain village, qui était tout proche, mais demandait de gravir quelques montées.
Au garage, on trouve le premier mec en 3 jours qui parle anglais. Le mécanicien monte dans le pick up, essaye de démarrer le scoot, n’y arrive pas, rigole, et nous dit qu’il n’a pas la pièce pour réparer. Il nous envoie vers le deuxième garage du village.
Quand on arrive, le garage est fermé, et d’un coup, des feux d’artifice retentissent, suivi de pleins de gens habillés en noir qui descendent d’une colline. On comprend qu’il vient d’y avoir un enterrement et que tout le village était présent. D’ailleurs, quand on voit la taille du village et le nombre de personnes que l’on a vu passer, on se demande à combien ils vivent par maison. Bref, tout le cortège défile et toujours pas de mécano. On finit par se demander si c’est pas lui qu’ils ont enterré.
Plusieurs personnes viennent parler à notre sauveur thaï (c’est comme ça que nous avons décidé de l’appeler parce que nous n’avons malheureusement jamais compris son prénom), jettent un coup d’œil au scoot, et lui disent que le mécano n’aura pas ce qu’il faut. Décidément..
On appelle l’agence de loc et on leur passe notre sauveur parce qu’il est temps qu’ils prennent un peu les choses en main !
Après quelques minutes de négoce, notre sauveur nous repasse le téléphone et l’agence nous dit qu’il va nous amener à Mae Chaem (plus gros village avec plus gros potentiel de garage) pour 500 baht (14 euros), que l’agence nous remboursera à notre retour.
On ramène sa femme et la copine au village pour déposer ail, gingembre, piment et compagnie (histoire d’enlever du poids sur le pick up) et partons tous les trois vers Mae Chaem, Maider devant et Matt dans le coffre.
Au bout de 5 mètres, il recule dans un arbre, et là on espère qu’il n’a pas défoncé la voiture, sinon le trajet à Mae Chaem s’annonce encore plus compliqué qu’il ne l’est déjà. Heureusement rien de grave, c’est parti pour 26 km de route, sur laquelle il roule à fond, double tout ce qui passe, Matt se casse la gueule dans tous les sens à l’arrière, passe à 2cm de se prendre un tronc de bambou dans la figure, bref un trajet à la Pekin Express. On croise même un camion plein de choux qui a perdu une roue (et quelques choux du coup) et est arrêté au milieu de la route..
Avec tout ça, il n’est que 16h quand on arrive à Mae Chaem (quand on disait qu’on avait bien fait de partir tôt le matin, vous comprenez maintenant pourquoi) et notre sauveur s’arrête à premier mécano, qui lui dit qu’il n’a pas ce qu’il faut et nous renvoie vers un autre mécano (nous en sommes à notre troisième échec). Heureusement, la 4ème tentative sera la bonne. Ils acceptent de regarder ce qu’il se passe et commencent à travailler sur le scoot. Notre sauveur en profite lui aussi pour réparer sa voiture qu’il a enfoncée dans un arbre. Et on lui donne les 500 bacht en le remerciant mille fois de nous avoir sorti de la mer****.
Au passage, on a été très touché par la gentillesse de notre sauveur. Il a littéralement passé quelques heures à aider des étrangers. Rien ne l’obligeait à s’arrêter et encore moins à mettre notre scooter dans le coffre et à nous conduire autour de 4 mécaniciens différents! Et tout cela s’est passé sans même pouvoir communiquer dans la même langue.
Comme on ne sait pas combien de temps va prendre la réparation du scoot, Maider part à la recherche d’une auberge pendant que Matt reste chez le mécano.
Aventures de Maider (parce que si seulement ça s’était arrêté au scoot….): 1ère tentative d’auberge = échec. En effet, elle demande s’ils ont une chambre de libre (c’est vrai, elle a oublié de préciser qu’on est deux et qu’elle veut une chambre privée), on lui montre un dortoir avec un seul lit de dispo… Du coup elle précise qu’on est 2 (mais elle oublié toujours de préciser la chambre privée, la fatigue se faisant lourdement ressentir). La femme lui montre ensuite une chambre avec deux lits en dortoir mais un seul de libre. Visiblement elle ne comprend toujours pas. Et fatiguée de ne pas réussir à communiquer, Maider part à la recherche d’une autre auberge. Elle en trouve une qui a l’air sympa d’après Booking, sauf qu’en arrivant, 4 personnes âgées sont en train de faire du sport et lui disent de s’asseoir et d’attendre qu’ils finissent. Une fois fini, le mec lui dit “i call my son”, le fils arrive 5 minutes après, et alléluia il parle anglais. Il lui demande si on a une réservation sur booking (comme les 3/4 des gens qui voyagent en Thaïlande) est la réponse est toujours la même: non. Il lui dit alors qu’il lui reste une chambre dans la maison familiale. Pas sûre de comprendre (elle en vient à se demander si on va dormir à côté de la chambre de la grand-mère) mais à bout et fatiguée elle accepte. Du coup, la chambre se trouve en effet dans la maison où vivent les gérants de la guesthouse. Mais la chambre est nickel. Forcément la clé n’est pas la bonne dés le début donc on galère encore un peu. Mais il est enfin temps de rejoindre Matt et lui annoncer qu’on a un endroit où dormir ce soir.
Aventures de Matt: lui est resté au garage où le mécano démonte tout, change la bougie, et finalement se rend compte que la batterie est morte. Matt appelle l’agence de location, passe le tel au mécano et comprend que l’agence a donné le feu vert pour changer la batterie. Batterie neuve, bougie changée, le scoot redémarre, et le tout aura coûté 790 baht total (22 euros), que l’agence nous remboursera. On est donc enfin sortis de galère.
Tout est bien qui finit bien
Quelle journée ! Mais quelle aventure. Et elle se termine bien. On s’en souviendra 😉 . On se boira une bonne bière fraîche pour fêter ça et on tombera au lit très tôt avant de rentrer à Chiang Mai le lendemain.
Jour 5 – Mae Chaem à Chiang Mai, total 125 km
Après une longue nuit dans notre suite familiale, nous prenons la route direction Chiang Mai pour la dernière étape de notre road trip.
La route qui mène jusqu’à Chiang Mai passe juste à côté du plus haut sommet de Thaïlande, le Doi Inthanon (2565 mètres). Alors pour des raisons évidentes, nous n’avons pas tenté d’y monter parce que pas sûr que le scoot survive à cette montée. Nous nous sommes contentés de rentrer directement à Chiang Mai. Mais au lieu de prendre l’autoroute, nous avons fait un petit crochet plus scénique toujours au cœur des montagnes.
Quand on passe la bifurcation pour monter au sommet Doi Inthanon, on se dit qu’on a bien fait de ne pas y aller. En effet, nous croisons des dizaines et des dizaines de minibus. Après 3 jours seuls au monde, nous n’étions pas prêts à retourner avec pleins de touristes.
Et pour le coup, sur la route en direction de Chiang Mai, nous n’en croisons pas beaucoup. Le paysage est encore une fois très beau, même si les arrêts se font plus rares que les jours précédents, le mal de fesses se faisant de plus en plus ressentir.
On réalise que nous sommes tout près des réserves d’éléphants quand nous en croisons quelques uns et quand les minibus recommencent à apparaître.
On arrivera à Chiang Mai en fin de matinée où le trafic se fait bien ressentir. On déposera le scoot en début d’après-midi en récupérant tout l’argent dépensé pour les réparations. Et on rejoindra notre auberge, épuisés mais avec un grand sourire aux lèvres d’avoir vécu un magnifique road trip.
Conclusion: un de nos meilleurs souvenirs de Thailande
Ces 5 jours en montagne resteront l’un de nos plus beaux souvenirs de Thaïlande et peut être même du tour du monde. Nous avons vu des paysages incroyables, croisé des villages au milieu de nul part où les gens se contentent de très peu et ont un grand sourire aux lèvres tout le temps, rencontré des gens d’une générosité à en faire pâlir certains, des endroits où le mot “communauté” prend tout son sens, où nos papilles se sont encore émerveillées aux saveurs exquises de ce pays… La Thaïlande est un pays, on vous avoue, qu’on avait un peu sous-estimé, sûrement parce que beaucoup à la mode depuis des années et connu pour ses îles paradisiaques où on y fait la fête et où le tourisme de masse est tel qu’on en vient à fermer des plages pour sauver la faune et la flore en danger. Mais ce voyage nous a donné une claque, parce que ce pays c’est bien plus que ce qu’on veut bien nous montrer dans les brochures. Et on espère revenir un jour visiter d’autres coins beaucoup moins touristiques.
En attendant, nous sommes de retour à Chiang Mai pour quelques jours de repos prolongés synonymes de grasse mat, travail sur le blog, massages, repas toujours aussi délicieux, shopping etc. Avant de rejoindre Chiang Rai pour nos derniers jours en Thaïlande.