Après une expérience incroyable dans la jungle du Mondulkiri, nous prenons un bus en direction de Phnom Penh, à 380 km de route. Encore un trajet à l’arrière du bus pour Matt, Christian et Maider où nous avons tous décollé plusieurs fois de nos sièges…
Nous ne passerons qu’une nuit à Phnom Penh avant de prendre la direction de Kampot à 150 km. L’arrêt à Phnom Penh était surtout pour couper le trajet en deux.
Pour effectuer le trajet jusqu’à Kampot, nous prenons une voiture privée qui se révélera plus économique que le bus, et surtout bien plus confortable. Une petite pause dans les minibus ne fait pas de mal.
La voiture nous récupère à 10h du matin à Phnom Penh et nous arrivons à Kampot à 13h30.
Les Manguiers, un vrai havre de paix
Isabelle et Christian nous ont trouvé une super guesthouse, Les Manguiers, située au milieu des rizières et au bord de la rivière. Les proprios franco-khmers travaillent pour une ONG qui finance du soutien scolaire aux enfants en difficulté. La guesthouse est située sur un vaste terrain avec un ensemble de bungalows en bois disséminés sous les manguiers. Nous avons réservé un grand bungalow avec deux lits doubles et une petite terrasse, avec vue sur la rivière. Sur place, pleins d’activités sont possibles telles que: kayak, badminton, pétanque, ping pong, etc.
Après un déjeuner au bord de l’eau à base de salade et crevettes (ça change du riz ou des pâtes), on passera le reste de l’après midi à se reposer, et jouer à quelques jeux.
On se posera en fin d’après-midi sur l’un des nombreux pontons de la guesthouse à admirer le coucher de soleil sur les montagnes.
Matt en profitera même pour se faire une petite baignade. Il faut dire qu’à 17h30, il fait 31 degrés…
Nous avons prévu 3 jours à Kampot pour découvrir les environs avec notemment des plantations de poivre, des grottes, ou encore des marais salants.
Visite d’une plantation de poivre
Le lendemain, nous louons des scooter pour aller visiter La Plantation, exploitation de poivre au fin fond de la campagne de Kampot.
Le fameux poivre de Kampot rivalise avec les meilleurs poivres du monde. Le poivre, né dans le Kerala, au sud de l’Inde, était déjà récolté dans la région par les Chinois, mais ce sont les Français qui, au XIXe siècle, ont introduit sa culture intensive. Bordé par la mer, le terroir du poivre de Kampot bénéficie d’un climat exceptionnel tant au niveau de l’ensoleillement, de la brise de mer, de la qualité de la terre et des précipitations pendant la saison des pluies.
On compte aujourd’hui près de 300 plantations à Kampot et ses environs.
La route pour y aller est principalement de la piste et on se retrouve à traverser des rizières, bien asséchées à cette période.
On croise quelques locaux sur leurs vélos et leurs scoots et pas mal de gamins qui vont à l’école et qui nous saluent sur leur passage.
La campagne est vraiment jolie et toute calme. C’est très agréable de rouler au milieu des rizières. Même si parfois la route est vraiment casse gueule et surtout très poussiéreuse.
Avant d’arriver à la plantation, nous longeons le Secret Lake. Il s’agit d’un réservoir construit à l’origine par les Khmers rouges. Le barrage a cédé dans les années 90, inondant les terres alentours. Il a, depuis, été réparé et on peut aujourd’hui se promener autour.
Après avoir sacrément mangé de la poussière sur le chemin, on arrive enfin à La Plantation. Avant de commencer une visite guidée en français, on se posera à l’ombre boire un jus de citron frais car les températures avoisinent déjà les 40 degrés alors qu’il n’est que 11h du matin.
Le site comprend une présentation sur l’histoire du poivre et de la région, un tour et une dégustation.
À 11h30, on commence la visite guidée de la plantation en français qui est faite par un jeune belge qui travaille dans la plantation depuis plusieurs mois.
Il nous explique que cette plantation est l’une des plus vastes de la région (20 hectares). Depuis son installation relativement récente (2013), le couple franco-belge à l’origine du projet s’est imposé comme un acteur majeur de la filière et de la région apportant à l’entreprise une dimension à la fois touristique et sociale (120 employés à temps plein +150 pendant la récolte, aide et bourses accordées à l’école du village, conditions de travail des ouvriers décentes…).
La première partie de la visite nous a permis de découvrir le cycle de pousse du poivrier, une liane qui grimpe sur des poteaux ou des arbres.
Puis le guide nous a décrit comment est ramassé le poivre et nous a donc permis de comprendre la différence entre le poivre noir, le poivre rouge et le poivre blanc.
Il nous a ensuite montré les arbres fruitiers qu’ils font pousser dans la plantation pour leur permettre de se diversifier mais qui ont un lien direct avec le poivre: manguiers, ananas, curcuma, fruit du dragon, ou encore fruit de la passion.
On termine la visite par une dégustation des différents poivres, poivre noir, poivre rouge, poivre blanc mais aussi quelques mix d’épices.
C’était une visite très intéressante avec une excellente dégustation.
Et pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, on décide de se faire plaisir et de manger à leur restaurant La Rôtisserie. Les plats sont bien évidemment concoctés autour du poivre et ce fut un vrai régal.
Visite de la grotte Phnom Chhnork
Dans l’après midi, on reprend le scooter et nous partons visiter la grotte de Phnom Chhnork.
Pour la visiter, il nous faut prendre un guide. Le notre s’appelle Up et parle très bien anglais et même un peu français.
Nous montons à la grotte via un escalier.
D’en haut, un joli panorama sur la campagne de Kampot.
Puis on s’enfonce ensuite à l’intérieur de la grotte et nous redescendons par l’intérieur.
Il nous faut bien nous accrocher dans la descente car elle est assez casse-gueule. Mais c’est assez marrant.
Marais salants de Kampot
En rentrant sur Kampot, on s’arrête aux marais salants où nous avons l’opportunité d’observer une femme en train de ramasser du sel.
Sur le chemin, on s’arrêtera quelques fois prendre des photos des habitations et bateaux de pêche au bord de la rivière.
Avant de rentrer à la guesthouse en fin d’après-midi.
Première chose que l’on fait en rentrant: on enfile vite nos maillots et partons nous baigner dans la rivière. Après une longue journée sur le scoot plein de poussière, une bonne baignade fait un bien fou.
On se posera ensuite admirer le coucher de soleil depuis un ponton. Nous avons passé une excellente journée dans la campagne de Kampot qui est vraiment un gros coup de cœur au Cambodge. Il y a une atmosphère assez détendue et les gens sont vraiment adorables.
Parc National de Bokor
Le lendemain, 40 km de route nous attendent pour aller visiter le parc national de Bokor. Les 10 premiers kilomètres sont sur du plat, et pour les 30 autres, ça monte raide ! Nous sommes d’ailleurs surpris de constater que la route est goudronnée et en très bon état. Rien à voir avec nos trajets de la veille.
Lancée à l’époque du protectorat français, cette station d’altitude et ancienne plantation de thé marque l’extrêmité abrupte de la chaîne de montagnes de l’Éléphant. Cette chaîne de montagne est notamment visible depuis notre guesthouse.
Culminant à 1080 mètres d’altitude, on sent une petite fraîcheur en montant qui est la bienvenue.
Dans la montée, nous croisons une immense statue de Bouddha.
Alors qu’à l’époque les gens venaient y chercher de la fraîcheur ce qui rendait le lieu populaire, aujourd’hui, on y croise des bâtiments à l’abandon.
En effet, abandonné une première fois dans les années 40, le site connaît un nouvel essor dans les années 60, avant de tomber aux mains des Khmers Rouges en 1972 et ce, jusqu’en 1990, après un second abandon. Le site est abandonné une troisième fois avant d’être de nouveau fréquenté par le public à partir de 1997. Nous sommes extrêmement surpris d’observer ces bâtiments à l’abandon : église, casino, bâtisses. On se croirait vraiment dans une ville morte.
Et ce qui nous surprend le plus, le nombre de projets immobiliers en cours.
Ça construit dans tous les sens. On croise même quelques investisseurs chinois.
Au sommet, on peut voir tout le golfe de Thaïlande et la campagne de Kampot, mais malheureusement le ciel est brumeux quand nous y sommes et la vue n’est vraiment pas top.
Après-midi détente
On redescend en fin de matinée et nous nous arrêtons manger un bout dans le centre ville de Kampot avant de passer l’après-midi à se baigner et se reposer à la guesthouse. Le lieu est vraiment exceptionnel, calme, reposant et nous invite à la détente. On bouquine, fait la sieste, entre deux baignades.
Avant d’assister au coucher de soleil quotidien.
Journée à Kep et dégustation de crabe
Pour notre dernière journée au sud du Cambodge, on monte une dernière fois sur nos scoots et nous partons en direction de Kep, à 25 km de Kampot.
Créée en 1908 par les français sous le nom de Kep-sur-Mer, cette petite station balnéaire fut très prisée dans les années 1960 avant d’être détruite et anéantie par les Khmers Rouges.
Si on vient à Kep c’est pour y goûter son fameux crabe. Une visite au marché aux crabes est un incontournable dans la région.
On arrive au marché en fin de matinée.
Il nous faut un petit moment pour comprendre comment le marché fonctionne. En fait, il y a des paniers remplis de crabes dans l’eau et les femmes les remontent au fur et à mesure. Lorsqu’un panier est déposé, les gens se ruent dessus pour choisir leurs crabes. C’est un spectacle assez intéressant à voir.
Le marché est spécialisé dans le crabe, mais on y trouve pleins d’autres fruits de mer et poissons tels que des calamars, coques, crevettes.
Le marché est assez grand et il est même possible de se faire cuire les fruits de mer avant de les manger. On se laissera tenter par quelques calamars qui sont juste succulents.
Isabelle rencontre un couple de Cambodgiens qui parle très bien français après avoir vécu en Suisse. Et avec eux, nous goûtons le fameux crabe de Kep. Ils nous montrent même comment le décortiquer et ce qu’il faut manger ou ne pas manger.
On ira ensuite se poser au restaurant pour goûter le crabe avec le poivre vert de Kampot. Les deux ensembles = un délice !!
On rentrera dans l’après midi à la guesthouse où Matt et Maider travailleront sur le blog, pendant qu’Isabelle et Christian visiteront le musée de Kampot et iront faire un peu de kayak sur la rivière à côté de la guesthouse.
On se baignera tous une dernière fois dans la rivière. Et alors que Matt et Maider s’octroient une soirée de repos, les parents, eux, sont partis voir un spectacle.
Il est temps pour nous de quitter Kampot après 5 jours extra à profiter pleinement des alentours mais aussi à s’accorder quelques moments de détente qui ont fait le plus grand bien.
La dernière étape avec les parents nous attend à Phnom Penh, la capitale du Cambodge, pour 4 jours.