Après quelques jours très relaxants à Kampot et ses environs, nous reprenons la route en direction de Phnom Penh où nous allons passer nos derniers jours avec Christian et Isabelle avant leur retour en France.
On reprend une voiture privée pour le trajet jusqu’à Phnom Penh.
Phnom Penh, une capitale en mouvement
La capitale du Cambodge était surnommée “la perle de L’Asie du Sud Est” à l’époque coloniale. Pour mettre en valeur les trésors architecturaux khmers (Pagode, Palais royal), les français ont conçu une ville quadrillée de larges avenues bordées de luxueux bâtiments.
Mais la guerre, bien sûr, a laissé des traces. Les édifices religieux ont le plus souffert, rasés en grande partie par les Khmers rouges. Mais avec les capitaux étrangers qui ne cessent de croître, la ville s’est relevée de ce cauchemar. On peut voir des constructions un peu partout dans la ville et surtout de plus en plus haut.
Les embouteillages nous ont d’ailleurs beaucoup fait penser à Bangkok.
On arrive en fin de matinée à Phnom Penh où on retourne dans le même hôtel où nous sommes restés quelques jours auparavant, bien situé et surtout qui a la clim. Les températures à Phnom Penh sont bien plus élevées qu’à Kampot. On dépasse les 40 degrés tous les jours !
Visite du Palais Royal et de la Pagode d’Argent
D’ailleurs, alors qu’Isabelle, Christian et Matt on décidé d’aller visiter le Palais Royal et la Pagode d’Argent dans l’après-midi, Maider, elle, a beaucoup de mal avec la chaleur et souffre d’un gros mal de crâne qui l’obligera à se reposer au frais à l’hôtel.
À la différence du Palais Royal de Bangkok, celui ci est aussi la résidence du roi, ce qui explique pourquoi on ne pénètre pas dans le palais proprement dit. Les photos étant interdites à l’intérieur, voici les seules photos qu’Isabelle a prise pendant la visite.
Le palais date du XXeme siècle et son architecture est d’inspiration traditionnelle khmère avec ses trois étagés aux tuiles vernissées, ses balcons et colonnes, ses cours fleuries et ses longues galeries. La superficie est assez grande et le tout est entouré de hautes murailles gardées par des guérites.
La Pagode d’Argent est séparée du palais par une ruelle étroite. Ce n’est pas la plus ancienne pagode de la capitale, mais certainement la plus luxueuse. La pagode est imposante et somptueuse ainsi que le Bouddha en émeraude.
Christian, Isabelle et Matt ont beaucoup aimé la visite du Palais Royal et la Pagode d’Argent qui sont un lieu magnifique et c’était surtout l’occasion pour les parents de voir leur premier temple (et pas en ruine comme Angkor…).
On se retrouve tous ensemble le soir pour aller manger un bout en ville et découvrir l’agitation nocturne de la ville. Autant l’après-midi la ville semble plus calme, surtout parce que les 3/4 des gens font la sieste à cause de la chaleur, mais alors le soir, on a l’impression qu’une deuxième journée commence dans la même journée.
Le lendemain, Matt et Maider doivent aller à l’ambassade du Vietnam pour faire leur visa. Ne sachant pas vraiment combien de temps ça va prendre, on décide de faire chemin à part pour les visites de la journée.
Escapade sur l’île de la soie
Isabelle et Christian partent sur l’île de la soie, à Koh Dach. Ils ont du prendre un petit ferry pour rejoindre le village. Et de là, ils ont loué un vélo pour visiter l’île. Cette île est l’île des tisserands. On y va pour s’extraire de l’agitation de la ville et se mettre au rythme d’une vie de villages. Sous la plupart des maisons en bois sur pilotis, un ou plusieurs métiers à tisser fonctionnent tous les jours, et les femmes de la famille s’y relaient.
Isabelle et Christian ont notamment rencontré une femme qui leur a fait visiter sa maison et leur a expliqué comment elle travaille.
Visa du Vietnam
De leur côté, Matt et Maider se rendent à l’ambassade du Vietnam en début de matinée. Mis à part quelques autres personnes, le lieu est plutôt vide et notre demande se fera très rapidement. Notre rdv pour récupérer nos passeports se fait deux jours après, les obtenir le lendemain étant 10 dollars plus cher par personne.
Visite éprouvante de Tuol Sleng
Rdv pris, on laisse nos passeports et nous partons à pied, en direction du Tuol Sleng, musée du crime génocidaire. Ce musée, autrefois une prison ou centre de torture appelé camp S-21, est un lieu chargé d’histoire. Il était très important pour nous de visiter cet endroit. Les années 75-79 sont des années qui ont marqué à vie l’histoire des Cambodgiens et on se devait de ne pas l’ignorer. C’est un lieu poignant qui nous a vraiment marqué où un inhabituel silence règne parmi les visiteurs.
Resté presque en état depuis son évacuation à la va-vite en 1979, cet ancien lycée, construit en 1962 avec l’aide des français, devint, d’avril 1975 à janvier 1979, la prison la plus terrifiante du Cambodge des Khmers Rouges. Baptisé S-21 par les hommes de Pol Pot, ce n’est pas le seul endroit où ils commirent leurs atrocités, mais parce qu’elle est emblématique et au cœur de la ville de Phnom Penh, celle-ci a été transformé en musée-mémorial. On estime le nombre de 20 000 personnes ayant subi les pires tortures. Seulement 7 ont survécu.
Les Khmers Rouges ont fait de Tuol Sleng un véritable centre de purge où on retrouvait les “intellectuels” (docteurs, enseignants, ingénieurs, ministres, fonctionnaires…), et les potentiels opposants au régime. Ils étaient emprisonnés pour n’importe quel motif (par exemple, le simple fait de porter des lunettes signifiait être un intellectuel et donc suffisait à se faire arrêter), adultes ou enfants voir des familles entières avec bébés. L’objectif étant d’éviter toute vengeance ultérieure. Les gardiens de la prison avaient pour ordre de torturer sans tuer, sous peine de subir le même sort.
Duch, le tortionnaire en chef de S-21, à été retrouvé, vivant, et a pu être jugé et condamné à la prison à vie.
Nous avons passé presque 3 heures à visiter les lieux à l’aide d’un audio guide.
Dans la première cour, on trouve 14 tombes blanches, qui correspondent aux 14 cadavres retrouvés lors de la découverte de la prison en 79. Ils ont été enterré ici pour la mémoire.
À côté, les anciennes salles de classe du bâtiment A servaient pour les interrogatoires (autrement dit les tortures).
Dans chaque pièce, quasiment vide, on retrouve le lit métallique sur lequel étaient entravés les prisonniers avec une photo saisissante d’un corp mutilé.
Visiter ces salles relève d’un moment très dur. Il est dur de se dire que ces photos sont réelles et ces souffrances sont réelles.
Le bâtiment B regroupe de grands panneaux affichant un nombre infini de portraits figés de prisonniers.
Les tortionnaires photographiaient et fichaient les prisonniers à leur arrivée. A la fin de la guerre, beaucoup de cambodgiens sont venus scruter ces photos dans l’espoir d’identifier des proches disparus.
Le bâtiment C est entièrement constitué de minuscules cellules individuelles.
Les barbelés des balcons servaient à empêcher les suicides.
Le dernier bâtiment, le bâtiment D, autrefois abritant des cellules, a été transformé en salles d’expo avec notamment des peintures réalisées par des anciens détenus qui sont des survivants de la prison. Les peintures évoquent les tortures endurées.
Enfin, la cour du memorial présente les stèles portant les noms des 12 000 victimes répertoriées de Tuol Sleng. Un moment très émouvant et l’occasion de s’asseoir et méditer sur ce passé très douloureux.
Nous avons décrit cette visite assez en détail, car si comme nous, certains qui nous lisent ne connaissaient que brièvement ce qu’il s’est passé au Cambodge pendant ces années noires, on voulait transmettre leur histoire ici, pour que les gens sachent. Aujourd’hui cette partie de l’histoire est enseignée dans les écoles au Cambodge.
Marché central de Phnom Penh
On quitte donc ce lieu qui nous a beaucoup touchés, et partons visiter le marché central de la capitale.
Cette gigantesque et emblématique halle jaune est le lieu d’échange le plus important de la ville. Le marché a été construit en 1937 par des architectes français dans un style colonial-Art déco. À cette époque, il s’agissait du plus grand marché d’Asie. Aujourd’hui, il reste l’un des marchés couverts les plus grands d’Asie.
On y trouve de tout auprès des 2000 stands présents : vêtements et tissus, électroménager et gadgets, épicerie et alimentation, bijoux, fleuristes etc.
Restes d’un passé colonial
On se baladera ensuite dans le centre ville pour aller jeter un œil aux vestiges coloniaux dont l’influence architecturale française demeure évidente:
Le Raffles Hôtel Le Royal est, depuis sa construction, l’hôtel le plus prestigieux de la ville.
La Library, construite en 1924 dont les Khmers Rouges ont laissé à l’abandon. Nous y sommes rentrés et avons été surpris de trouver une précieuse collection de livres anciens datant des années 1950 etc. Incroyable.
Enfin, la grande poste, grosse bâtisse jaune du XXIème siècle, typique de l’architecture coloniale.
D’autres photos de notre promenade dans la capitale.
On rentrera en fin d’après-midi retrouver Christian et Isabelle, en passant par la promenade le long du Mékong, vide à cette heure de la journée (trop chaud).
Pour se rafraîchir, on ira se poser sur un rooftop boire des bières locales.
D’ici, la vue sur la ville est très belle.
Cours de cuisine kmere
Le lendemain, nous avons prévu un cours de cuisine khmere. Comme en Thaïlande, nous commençons avec une visite au marché local. Ici, aucun touriste à l’horizon.
Notre prof, Kina, nous montre et nous fait goûter différents ingrédients et en profite pour faire quelques courses. Au menu, une green mango salad, un amok et du mango sticky rice.
Nous sommes que 6 pour le cours avec un couple qui nous vient tout droit d’Alaska.
Chacun à son poste, on commence par faire le curry du Amok, qui nous prendra une bonne partie du cours. On ne realisait pas qu’il y avait autant d’ingrédients dans le curry.
On passe ensuite à la salade, où on comprend enfin pourquoi elle est appelée la Green mango salad. Tout simplement parce qu’on utilise des mangues vertes, à savoir pas mûres, pour faire cette salade.
Enfin, le mango sticky rice, lui, se fait assez rapidement. Kina nous montre une façon assez particulière de couper la mangue.
On fait revenir le riz avec le lait de coco, et le tour est joué.
On s’installe ensuite tous à table pour goûter nos plats et ce sera un délice.
Nous sommes tous fiers de notre travail et ravis de manger nos plats.
Kina nous envoie ensuite les recettes par e-mail pour que nous puissions les refaire un jour. Le amok reste définitivement un de nos plats préférés au Cambodge.
Aprem à la piscine
Parce qu’il fait encore une fois bien trop chaud, on ira passer l’après midi dans une piscine sur une presque île de la ville. Mais forcément, on a choisir LE jour où il y a de la pluie. Pas de quoi s’affoler, juste une petite averse pas méchante. Ça ne nous empêche pas de profiter à fond et se baigner. Ça a même permis de vider la piscine et de l’avoir pour nous tous seuls.
Musée National du Cambodge
Pour notre dernière journée tous ensemble à Phnom Penh, nous partons visiter le musée national du Cambodge.
Dans ce magnifique bâtiment rouge, construit par les Français dans les années 1920 dans le respect de l’architecture khmère traditionnelle, sont exposés les chefs-d’œuvres de l’art khmer en provenance d’Angkor. Nous avons pris un guide en anglais pour faire la visite qui est très intéressante. Les photos à l’intérieur sont malheureusement interdites donc nous n’avons pu photographier que la cour extérieure, qui est très belle.
Maider et Matt ont passé l’après-midi à ne rien faire, tandis qu’Isabelle et Christian se sont baladés une dernière fois dans le centre ville. Nous les avons rejoint dans une micro brasserie pour goûter des bières artisanales avant de se balader une dernière fois le long de la rivière.
Nous les quittons le lendemain matin, eux repartent en France alors que nous partons au sud du pays pour nos derniers jours au Cambodge, se reposer sur l’île paradisiaque de Koh Rong.
Nous avons passé 3 super semaines en famille. Ça a vraiment fait du bien de se retrouver et de partager un bout de notre tour du monde avec eux. Ça va être au tour des parents de Maider de débarquer dans pas longtemps pour visiter le Vietnam.
En attendant, nous partons nous prélasser au soleil pour quelques jours !