Il est temps de quitter Nong Khiaw après deux jours de repos intensif.
C’est reparti pour un long trajet en bus
On choisit de prendre un minibus qui part directement du village et nous emmène directement dans le centre ville de Luang Prabang. La différence en prix par rapport au bus public + tuk tuk depuis et vers les stations de bus n’est que de quelques centimes…
Le bus est prévu à 10h. Sauf qu’à 10h, le mec de l’agence nous annonce qu’il y a des travaux sur la route (ah tiens, ça faisait longtemps) et que notre minibus est coincé à l’entrée du village.
Il arrivera à 10h45 quand on pourra enfin partir. Sauf que comme d’habitude, ils ont vendu plus de tickets qu’il n’y a de places dans le bus, d’où l’importance d’arriver tôt à l’agence et de sauter dans le bus dés que le chauffeur ouvre la porte pour obtenir une place. Il n’y a pas assez de places pour tout le monde. Maider finit au milieu entre le chauffeur et le passager de devant, et une fille ne pourra même pas prendre le bus. L’organisation au Laos… C’est marrant parce que ça nous fait beaucoup penser au Pérou et à la Bolivie sauf que là bas au moins tout le monde arrivait à partir. Dans son cas, elle va être coincée une journée de plus à Nong Khiaw. On sait que tout est à l’arrache ici mais c’est vrai que des fois c’est frustrant !
On part donc avec une heure de retard mais c’est sans compter l’arrêt à la sortie du village à cause des travaux. Ils sont en train de refaire (ou plutôt de faire) la route et nous sommes face à un gros chantier. On patientera une heure de plus avant de pouvoir passer.
Il est 12h quand nous prenons officiellement la route en direction de Luang Prabang. Nous mettrons, comme annoncé, 4 heures pour rejoindre Luang Prabang. Sans compter les 2 heures de retard. Maider aura bien senti passer ces deux heures assise à l’avant coincée et serrée au milieu. Nous rencontrons par contre un couple d’américains super sympa avec qui nous discuterons presque tout le trajet.
C’est donc en fin d’après-midi que nous arrivons à Luang Prabang. Quand on vous disait que les transports ici nous faisaient perdre des journées entières…
Le retour des verres en terrasse
Et après avoir trouvé une guesthouse pas loin du marché de nuit, nous nous dirigeons tout de suite vers un bar conseillé par notre copain Clément qui était à Luang Prabang quelques jours avant nous, le bar Utopia au bord de la rivière.
Le bar est vraiment chouette et a une ambiance bien particulière et posée avec tous ses coussins et tables basses qui invitent à la relaxation.
On passera un très bon moment sur la terrasse de ce bar.
Des marchés de nuit toujours aussi plaisants
Avant de rejoindre le marché de nuit pour manger. Dans le même style que le marché de nuit de Chiang Mai, on y trouve pleins de souvenirs et produits locaux. Difficile encore pour Maider de ne pas craquer…
Pour le dîner, on craque pour un sandwich vendu par tous les stands du marché. Très drôle de remanger du pain après plusieurs mois sans. L’influence française est bien notable à Luang Prabang.
Parlons un peu de la ville de Luang Prabang. Troisième ville du pays par sa taille, c’est par contre la ville la plus riche du Laos. Et certainement la plus belle. Classée au patrimoine mondial de L’UNESCO, l’architecture de la ville est toute particulière. Une ville totalement horizontale, qui en fait une presque île entre le Mékong d’un côté et la rivière Nam Khan de l’autre, très peu de bâtiments modernes et pas du tout en hauteur. C’est son classement au patrimoine mondial de l’UNESCO qui explique cela car la ville doit respecter les codes de l’architecture locale. Et ce n’est pas plus mal ! On se retrouve donc au milieu d’une ville à taille humaine et entourée de maisons coloniales françaises et de petites ruelles qui lui donnent un charme fou. On vous le dit tout de suite, nous sommes tombés raides dingues amoureux de cette ville.
Visite culturelle et historique, à la découverte des temples
Pour notre première journée, on se réveille tôt et allons petit déjeuner à la boulangerie Le Banneton pour un petit déjeuner bien français. Après presque 8 mois en tour du monde, on vous avoue que la nourriture française nous manque et surtout ses viennoiseries. Quel plaisir de retrouver des croissants et chocolatines à l’autre bout du monde, surtout quand ils sont délicieux.
Après le petit déjeuner, nous partons à la découverte de temples. La ville, capitale culturelle du pays, en compte une trentaine. On ne les visitera pas tous bien évidemment.
On commence par le Wat Xieng Thong.
Ce temple a été construit au XVIème siècle et représente parfaitement l’architecture traditionnelle des temples bouddhistes du Laos. Souvent considéré comme le temple le plus élégant du pays, on comprend vite pourquoi.
C’est un véritable lieu somptueux avec de belles mosaïques et verres colorés.
On est tombé sous le charme de ce temple. Si bien que les autres temples que nous avons visités dans la journée ne nous ont pas vraiment époustouflés. Peut être qu’il faut qu’on fasse une pause sur la visite des temples…
Boycott du Tak Bat
Par contre, il faut dire qu’à 8h du matin dans les rues de Luang Prabang, c’est tout calme. Nous étions tous seuls à visiter le Wat Xieng Thong.
Tous les gens doivent être au petit déjeuner dans leurs hôtels après avoir assisté au tak bat, l’aumône matinal aux moines de Luang Prabang, chose que nous avons décidé de ne pas faire.
À partir de 5h30 / 6h du matin, les ruelles du centre historique s’animent pour l’aumône aux moines bouddhistes. Les moines sortent des monastères à la queue-leu-leu et passent sur les trottoirs récupérer les denrées alimentaires que leur tendent les croyants assis. Il s’agit d’une vraie pratique religieuse et culturelle qui semble attirer des milliers de touristes tous les matins.
Des mini-vans déversent des flopées de touristes (juste deux minutes avant l’arrivée des moines) qui s’assoient sur des tabourets préparés pour eux avec petit tapis, écharpe et panier de friandises à distribuer. Comme s’ils était sur le point d’assister à un show. Malgré les nombreux panneaux dans la ville et les monastères qui invitent à bien se comporter, à respecter une distance, à ne pas toucher les moines et à ne pas utiliser de flash, des locaux nous ont dit que certains touristes (on ne citera pas leur nationalité, on imagine que vous pouvez la deviner), sont très irrespectueux et se pointent devant les moines et les mitraillent de photos.
Il y a même tellement de touristes par rapport au nombre de moines qui doivent accepter les offrandes de chacun, qu’en bout de rue, les moines déversent à la poubelle des quantités impressionnantes de riz et de friandises, qu’ils ne pourraient pas consommer dans la journée. Alors on ne peut pas vous confirmer cette théorie puisqu’on a refusé d’y assister mais ça nous dégoute un peu on vous avoue et on a préféré ne pas entraîner cette machine touristique.
Au sommet du Mont Phousi
Bref, nous continuons notre visite de la ville en se promenant dans les petites ruelles toutes calmes et en montant au sommet du mont Phousi, normalement envahi de monde à l’heure du coucher de soleil mais vide dans la matinée.
On confirme cette théorie puisque nous sommes encore tous seuls à monter au sommet.
Il offre une jolie vue sur la ville. Mais malheureusement quand nous y sommes, il y a une brume épaisse qui rend la visibilité réduite. On peut voir le Mékong, la ville de Luang Prabang et en arrière plan, les montagnes avoisinantes.
Mais la balade reste très sympa.
Marché du matin
En descendant, nous passons faire un tour au marché du matin, où l’on croise essentiellement des locaux. Ça change du marché de nuit. La raison, sûrement parce qu’ici on ne vend essentiellement des produits locaux, de la viande, légumes et fruits.
On quitte ensuite le centre historique pour aller visiter les temples Wat Aram, Wat Wisunalat et That Makmo.
Se perdre dans les ruelles et tomber sur des temples au hasard
Avant de terminer dans le centre historique à se perdre dans les petites ruelles où l’on découvre encore quelques temples qui semblent cachés. Ces temples ont des jardins qui rendent les lieux très apaisants.
On terminera la matinée au bord de la rivière Nam Khan dans un petit restaurant Lao à goûter à la fameuse salade de papaye épicée. Très agréable.
Après-midi détente
On passera le reste de la journée à déambuler dans la vieille ville.
Et on se fera plaisir en se posant dans l’un des nombreux cafés qui proposent de délicieuses pâtisseries.
Coucher de soleil sur le Mékong
En fin de journée, on ira se poser au bord du Mékong pour admirer un énième coucher de soleil.
Encore une fois, nous assistons à un vrai spectacle de couleurs.
On peut distinguer parfaitement les formes du soleil et ses couleurs qui évoluent.
Les bateaux qui passent sur le Mékong donnent encore plus de charme à la scène. C’est magique.
Dîner français
Et parce que nous sommes dans une humeur festive, on craquera encore une fois sur un restaurant français, Chez Matt (on était obligé avec ce nom), où l’on succombera à un succulent plateau de charcuterie et fromage ainsi qu’à une très bonne bouteille de vin rouge. Vous n’imaginez pas à quel point ça fait du bien après 8 mois de voyage.
C’est donc une excellente première journée que nous avons passée à Luang Prabang.
Cascades de Kuang Si
Le lendemain, un deuxième réveil aux aurores nous attend pour rejoindre les incontournables cascades de Kuang Si, situées à une vingtaine de kilomètres du centre ville. Qui dit incontournables, dit populaires. Et notre copine Marie qui les a visitées l’année dernière nous a fortement conseillés d’y aller pour l’ouverture car à partir de 10h du matin, les bus de touristes arrivent en masse et c’est l’horreur. Et nous voulons bien évidemment éviter ça.
Nous arrivons donc aux cascades à 8h15 et sommes ravis d’avoir l’endroit pour nous.
Les bassins sont bleus turquoises. C’est splendide.
On avait vu des photos mais on pensait naïvement qu’elles avaient été retouché. Mais non, en se retrouvant devant cette merveille de la nature, force est de constater que les couleurs sont incroyables.
Nous faisons le tour de tous les bassins, étonnés même qu’il y en ai autant.
Jusqu’à la plus grosse et impressionnante cascade. Imposante, elle ressemble à un véritable décor de cinéma.
Le lieu est vraiment magique et nous sommes seuls pour en profiter. Le bonheur absolu.
On décide de monter tout en haut de la cascade car les canadiens que nous avons rencontré à Nong Khiaw, ainsi que Clément, nous ont dit qu’il y avait d’autres bassins en haut et qu’on pouvait aussi s’y baigner.
La montée est assez raide et on se retrouve dans la jungle.
Il y a une brume épaisse donc difficile de voir la vue au loin mais c’est quand même très beau.
Par contre, la couleur de l’eau des bassins ici n’a rien à voir.
Alors on préfère redescendre et tenter de nous baigner dans les bassins du bas avant que le monde n’arrive. Il est 9h30 quand on arrive en bas et il commence à y avoir des gens qui arrivent. Alors ni une ni deux, on saute dans l’un des bassins que nous avions repérés. Après avoir bien transpiré dans la montée, ça fait un bien fou. Et l’eau n’est même pas si froide. Les gens nous regardent ahuris. Eux qui viennent d’arriver n’ont pas encore eu le temps d’avoir chaud et donc envie de se baigner. Tant mieux, on a le bassin pour nous tous seuls.
Et à peine sortis de l’eau au bout d’une demi heure, ça y est, la foule arrive, les chinois qui courent avec leurs trépieds, ça se bouscule pour prendre des photos de tous les côtés. Bref, on est tellement contents d’avoir eu le lieu pour nous tous seuls pendant 1h30 avant tout le monde. Le temps d’observer la cacophonie qui se passe devant nous et le temps de nous changer, on reprend la route vers Luang Prabang à 11h.
Après un déjeuner sur le pouce, on se promènera une dernière fois dans les ruelles de Luang Prabang.
Avant de se poser quelques heures au bar Utopia qu’on avait adoré lors de notre arrivée ici. Et c’est muni d’un bouquin et assis sur des poufs très confortables qu’on finira la journée.
Avant un dernier dîner au marché de nuit où l’on succombera une nouvelle fois au fameux sandwich.
Mésaventures à Vientiane
Nous avons passé un super séjour à Luang Prabang, malheureusement un peu court mais nous devons impérativement partir le lendemain pour Vientiane, la capitale.
En effet, nous avons prévu de faire nos visas pour le Cambodge là bas pour éviter le bakchich à la frontière qui est apparemment énorme. Le visa se fait en une journée à condition qu’il soit déposé entre 8h et 11h. Nous devons donc arriver mercredi pour pouvoir déposer nos passeports le jeudi et les récupérer le vendredi afin de ne pas avoir à passer le week-end à Vientiane.
Des bus de nuits existent entre Luang Prabang et Vientiane qui nous feraient arriver à Vientiane en début de matinée le jeudi matin mais au vue de nos dernières expériences, on a préféré ne pas prendre de risque et prendre un avion à la place. Et on vous avoue être ravi de cette décision.
On aurait aimé vous dire, “rdv au prochain article à Vientiane”, mais il n’y aura pas d’article sur Vientiane. Au moment où on écrit cet article, ça fait déjà 6 jours que nous sommes à Vientiane et que nous n’avons rien visité. Pourquoi ? Parce que nous avons, chacun notre tour, été coincé au lit avec 40 de fièvre pendant plusieurs jours. Après prise de sang, ce n’est pas la dengue comme les médecins ici pensaient que ça pouvait être, c’est un bactérie. C’est la première fois en 8 mois que nous sommes malades aussi longtemps au point de ne pouvoir strictement rien faire à part sortir se nourrir. Heureusement que nous étions dans la capitale et avons trouvé un super centre médical français.
Les visas du Cambodge sont faits, donc nous n’avons pas été complètement inutiles mais par contre on n’aura pas vu grand chose de Vientiane. Au moment de la publication de l’article, nous avons enfin pu partir de Vientiane et avons rejoint Paksé, au sud du pays pour faire une boucle en scooter dans le plateau des Bolovens. On a dû faire une croix sur la boucle de Thakheak, ayant pris pas mal de retard sur le programme. Mais nous sommes de nouveau en forme et prêt à remonter sur une bécane et aller visiter l’arriere pays.
A bientôt les amis !